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L’aéroport de Notre-Dame des Landes, véritable aberration, devient enjeu national

Publié par , le 13 juillet 2011.

mercredi 13 juillet 2011





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Ces 8, 9 et 10 juillet, à l’invitation de 40 organisations et partis politiques, nous étions des milliers (14 000 sur les trois jours) de jeunes et moins jeunes, riverain-e-s ou venu-e-s de plus loin, activistes ou simple-s citoyen-ne-s, sur quelques-uns des champs de bocage convoités par Vinci pour construire un aéroport qui n’a aucun sens. « Vinci dégage », exprimait l’immense fresque humaine de ce dimanche matin. Sans appel. « Nous ne lâcherons rien », repris en cœur suite à un concert de HK et les Saltimbanks, témoigne de la détermination et la force collective avec lesquelles chacun-e d’entre nous ressort de ce rassemblement diablement bien organisé et bien mené. Détermination renforcée par la présence d’un militant anglais ayant contribué à l’abandon du projet de troisième piste de l’aéroport d’Heathrow à Londres et de celle d’Evgenia Chirikova luttant contre le projet d’autoroutes défigurant la forêt de Khimki entre Moscou et Saint-Pétersburgh dont le concessionnaire n’est autre que... Vinci.

Ayant obtenu une concession de 55 ans et des financements publics importants pour la construction et l’entretien de ce futur aéroport, Vinci fait du greenwashing. Les promesse de « développement durable » ou de « haute qualité environnementale » ne masquent pas les aberrations écologiques, sociales et économiques d’un tel projet. Plus de 2000 ha de terrains agricoles sacrifiés au moment où il faudrait rapprocher les zones de production maraichère des grands centres urbains. Parier sur la croissance du transport aérien alors que la France et l’Europe devraient diminuer leurs émissions de GES de 40 % d’ici 2020 et 95 % d’ici 2050 pourrait être risible si des centaines de millions de personnes de par le monde ne supportaient pas déjà les conséquences des dérèglements climatiques. Au détriment de leur vie.

Pariant sur le développement des vols Low Cost aux pratiques sociales désastreuses, les collectivités locales socialistes et le gouvernement promeuvent main dans la main un projet nécessitant des centaines de millions d’euros d’argent public pour aménager le site et le desservir. Alors que l’aéroport actuel, nullement saturé, est déjà bien desservi. Le tout au moment où des coupes sombres sont effectuées dans les financements des services publics essentiels au bien-être de nous toutes et tous. Politiques d’austérité pour la majorité, financements sans limite pour les déplacements de quelques-un-e-s de l’autre.

Les décisions conduisant à des projets si néfastes et inutiles incarnent une véritable séquestration de la démocratie au seul profit des intérêts de quelques multinationales et au détriment des véritables besoins de la majorité d’entre nous. S’appuyant sur un imaginaire du siècle passé, l’édification d’infrastructures gigantesques (ir)réfléchies dans des bureaux calfeutrés et hermétiques à tout débat avec les populations concernées fait office de politique d’aménagement du territoire. Cela ne peut plus durer.

Face au pillage des ressources naturelles de la planète pour satisfaire nos modes de vie insoutenables, nous opposons un partage égalitaire dans l’espace, avec les populations les plus démunies, et dans le temps, avec les générations futures, des matières premières, notamment non-renouvelables, auxquelles nous pouvons accéder. Le tout en préservant les écosystèmes. Enfin, respecter les droits et souverainetés des populations et peuples disposant de ces ressources doit-être au cœur d’un projet de transformation sociale et écologique.

Comme cela a été dit tout au long du week-end de mobilisations contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes, obtenir l’abandon de ce projet c’est ouvrir la voie à d’autres victoires et s’engager vers d’autres modes de production, de consommation, de transport. En l’espace d’un week-end, la lutte contre ce projet d’aéroport est devenu un emblème pour toutes celles et ceux qui veulent construire une société démocratique, participative, juste socialement et soutenable sur le plan écologique. Notre-Dame des Landes est devenu un conflit politique national que nul ne pourra plus ignorer. Un de ces conflits emblématiques qui polarise l’espace politique... à quelques mois des élections présidentielles et législatives.

Pour aller plus loin  :
 le site du collectif ACIPA :http://acipa.free.fr/
 pétition contre l’aéroport Notre-Dame des Landes : http://nonalaeroportnotredamedeslandes.org/