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Les militants contre le libre-échange dans la rue pour la justice climatique

Publié par AITEC, le 16 décembre 2015.

Commerce et développement NéolibéralismeNégociations commerciales



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Samedi 12 décembre, à l’issue des négociations de la COP21, l’avenue de la Grande Armée entre l’Arc du triomphe et le quartier financier de la Défense était toute de rouge vêtue. La couleur symbolisant les lignes rouges que les gouvernements des 195 parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC) n’ont pas respectées. Les lignes rouges incarnent les engagements nécessaires pour un monde juste et habitable dans les prochaines décennies : éviction des lobbies industriels et financiers des négociations sur le climat, arrêt des subventions aux énergies fossiles, mesures significatives et juridiquement contraignantes avant 2020, sobriété et décentralisation énergétique, solidarité avec les pays du Sud, priorité à la relocalisation des économies et refonte du régime de libre-échange généralisé (arrêt des négociations du Tafta, ajournement du Ceta...).

Crédit photo : Attac France

Vers 13h15, ces milliers de militants pour la justice sociale et climatique ont entamé une marche spontanée vers le Champ-de-Mars, afin de prendre part au dernier rassemblement citoyen de la COP et déclarer l’état d’urgence climatique.

Crédit photo : 350.org

La faiblesse de l’accord de Paris constatée le 12 décembre,qui entérine un réchauffement de 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle, était attendue. A quelques jours de la plénière d’ouverture de la COP21, la fuite d’un document confidentiel de l’UE a révélé les instructions transmises aux négociateurs sur le climat vis-à-vis des enjeux de commerce et d’investissement. Celles-ci [1] sont claires : les règles du commerce international ne peuvent faire l’objet d’une quelconque modification par un accord sur le climat. Il est interdit de toucher aux principes du libre échange, quand bien même ils sont au cœur de la crise climatique actuelle. [Lien]

Cette sacralisation des règles du libre échange, au détriment du climat est au cœur du travail de nombreuses organisations et mouvements sociaux.

Les différents espaces de débat et d’information, du Sommet Citoyen sur le Climat à Montreuil, à la Zone d’Action pour le Climat (ZAC), ainsi que les temps de mobilisation – chaîne humaine le 29 novembre, action contre les fausses solutions au Grand Palais le 4 décembre, conférence au Bourget, action devant le MEDEF le 10 décembre et actions finales du 12 décembre – ont permis de renforcer la connexion entre commerce et climat.

Les participants sont venus en nombre lors de chaque rendez-vous organisé par les différentes organisations et campagnes sur le libre-échange. Le 10 décembre, Naomi Klein et les militants internationaux ont su galvaniser les quatre mille personnes présentes à la ZAC (Zone d’action climatique) lors de la soirée dédiée à l’inconciliable couple libre-échange-climat.

Quel bilan pour la COP 21 ? Il est positif au regard de la mobilisation qui s’est construite et maintenue malgré les obstacles érigés par l’état d’urgence. Ces deux semaines ont permis de planter les graines d’un mouvement fort et transfrontalier sur le climat, et d’affermir la convergence entre les lutte climatique et du libre-échange. Paris n’était ainsi que le prélude d’une nouvel élan pour les résistances créatives de de nos mouvements.

Pour aller plus loin sur l’intersection des enjeux commercial et climatique :
 Rapport sur l’ISDS et le climat
 Rapport sur la coopération réglementaire et le climat
 Article sur l’incompatibilité entre la régime de libre-échange et la COP21


[1« Toute tentative de création d’un nouveau dispositif/agenda/article/programme de travail/mécanisme sur le commerce/droits de propriété intellectuels dans le cadre des discussions de la CNUCC ne peut être acceptée »



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