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L’UE interrompt provisoirement les négociations commerciales avec les Philippines

Publié par AITEC, le 12 avril 2017.

Commerce et développement accords UE-AsieUnion européenneNégociations commerciales



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COMMUNIQUÉ
L’UE interrompt provisoirement les négociations commerciales avec les Philippines

La Commission européenne a décidé de "faire une pause" dans les négociations commerciales qu’elle avait entamées en 2015 avec les Philippines. En cause, les violations multiples des droits humains perpétrées par le gouvernement du Président populiste Rodrigo Duterte, arrivé au pouvoir en juin 2016. Sa lutte contre le trafic de drogue a conduit à l’assassinat de milliers de personnes en situation d’extrême fragilité : enfants des rues, toxicomanes, petits délinquants etc. Le gouvernement s’est également rendu coupable d’agressions envers les communautés autochtones, et il a coupé les subventions pour les contraceptifs et les actions de protection contre les maladies sexuellement transmissibles, malgré un nombre croissant de personnes atteintes du VIH.

Si cette "pause" mériterait d’aboutir à une vraie suspension des négociations, elle fait écho à la forte mobilisation d’associations européennes et philippines qui appellent à utiliser la politique commerciale pour sanctionner la violation des droits humains. L’arrêt définitif des négociations commerciales avec des pays où les droits humains fondamentaux ne sont pas respectés permettrait d’exercer une pression sur les gouvernements coupables de ces comportements inacceptables.

À cet égard, il est à noter que l’UE continue de négocier un accord d’investissement avec la Birmanie, où les violations des droits humains perdurent et s’aggravent. L’armée birmane, qui a toujours la mainmise sur les principaux organes politiques, agit en toute impunité. Elle est notamment accusée d’ ;organiser le "nettoyage ethnique" de la minorité musulmane des rohingyas. Les conflits entre l’armée birmane et les groupes ethniques armés du nord du pays se sont intensifiés. Malgré cela, l’UE poursuit les négociations de l’API, qui met clairement en danger les perspectives d’évolution du pays. La critique des associations et représentants de populations affectées fait état d’un double constat : en plus de la suspension des négociations commerciales dans des situations graves, il importe de ne pas persister dans la négociation de nouveaux accords de libre-échange qui représentent eux-mêmes des risques pour l’accès aux droits des populations. Les clauses de protection des investissements, de renforcement des droits de propriété intellectuelle ou encore de coopération réglementaires participent en effet à la dégradation et à l’attaque directe sur l’accès aux droits économiques et sociaux.

Nous appelons donc, avec les associations philippines, à une vraie suspension des négociations de l’accord UE-Philippines, et continuons à demander la suspension des négociations d’un accord d’investissement entre l’UE et la Birmanie pour les mêmes raisons.

Contact :
Lala Hakuma Dadci
Coordinatrice, Commerce international/alternatives à l’extractivisme
lala-hakuma.aitec (a) reseau-ipam.org
+33 1 43 71 22 22



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