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Nouvelle étude « Histoire d’un Leurre : LafargeHolcim au Cameroun »

Publié par , le 6 décembre 2017.

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Communiqué

Nouvelle étude : « Histoire d’un Leurre : LafargeHolcim au Cameroun »

Le 6 décembre 2017

Alors qu’en octobre dernier à Genève se sont tenues les premières négociations au sein de l’ONU pour l’élaboration d’un traité contraignant relatif aux violations des droits humains par les entreprises multinationales [1], l’Aitec publie la version complète de son étude, « Histoire d’un leurre : LafargeHolcim au Cameroun. ». Enquête ciblant Cimencam, filiale camerounaise du géant cimentier franco-suisse LafargeHolcim, cette étude rappelle par les faits le besoin impérieux d’accélérer les efforts de régulation des multinationales, autant sur le plan national qu’international.

L’Aitec s’est intéressée aux conditions de travail et au traitement des travailleurs employés par Cimencam et ses sous-traitants, ainsi que sur l’impact de la multinationale sur l’environnement et les riverains de ses sites de production et d’exploitation. Absence de représentation syndicale et de pouvoir de négociation des travailleurs, précarité et recours abusif à la sous-traitance, plans sociaux opaques... De surcroît, l’entreprise ne respecte pas les normes environnementales, et dépasse le niveau autorisé des émissions de poussières (concentration de poussière en moyenne sept fois plus élevée que le minimum autorisé à Djoungo). Elle montre en outre la plus grande négligence à l’égard des normes de sécurité du transport et de suivi de la qualité de l’air et met directement la santé des habitants en danger (infections respiratoires telles que la broncho-pneumonie, la bronchite, la pneumonie, ainsi que la grippe). Cimencam brille évidemment par son opacité et aggrave ainsi ces dangers. 
Or face à la négligence de l’entreprise, les cadres légaux sont totalement insuffisants pour neutraliser ces risques, et garantir des compensations aux populations lorsque le mal est fait.

Pour Lala Hakuma Dadci, auteure du rapport, « Un changement réel de philosophie voudrait que les entreprises ne se contentent plus seulement de réagir a posteriori à des atteintes aux droits humains et à l’environnement, mais qu’elles soient contraintes de les prévenir et d’être tenues juridiquement responsables pour tout manquement tout au long de leur chaîne de valeur et dans leurs filiales. »

La loi française sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, promulguée en mars 2017, représente une avancée dans la lutte contre l’impunité des multinationales, et aurait pu être un outil précieux pour limiter les dommages causés par LafargeHolcim au Cameroun. Cependant, suite à la fusion de Lafarge avec Holcim en 2015, Cimencam appartient désormais à un groupe suisse, et non plus français. La loi ne pourra donc s’appliquer, bien que Lafarge ait été la maison mère responsable des actions de Cimencam ces dernières décennies.

La reconnaissance de la responsabilité des groupes transnationaux, au-delà du cas spécifique de LafargeHolcim, nécessite que les États, hôtes ou d’origine, encouragent le développement d’un droit international ambitieux.

Aujourd’hui, si l’Union européenne, dont la France, semble disposée à participer aux réunions du groupe de travail de l’ONU, elle est encore loin d’adopter une position constructive qui encourage la création d’un traité contraignant efficace. Alors que 2018 sera une année cruciale pour le processus, il est temps que la France pousse l’Union européenne à progresser dans la défense des droits humains sur le plan international.


Contact presse :

Lala Hakuma DADCI – Coordinatrice de l’Aitec
01 43 71 22 22 – lala-hakuma.aitec (a) reseau-ipam.org

Cette étude a été réalisée avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant
les positions de l’Union européenne.

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Press release

New study : an elaborate ploy LafargeHolcim In Cameroon

December 6, 2017

While the UN negotiations for a binding treaty on transnational corporations and human rights started in Geneva in October 2017, Aitec publishes the full version of its research : « An elaborate ploy : LafargeHolcim In Cameroon ». The focus of the investigation is Cimencam, the Cameroonian subsidiary of the French-Swiss cement giant LafargeHolcim. The details of this investigation reminds us the compelling need to accelerate the regulation of transnational corporations at national and international levels.

Aitec looked at the working conditions and treatment of Cimencam and sub-contractors workers, as well as the impact of Cimencam activities on people and the environment around its production and mining sites. General absence of a workplace union presence meaning that workers have
little opportunity to articulate individual or collective grievances, precariousness, misuse of contracting out, secretive redundancy plan... Moreover, the company doesn’t respect environmental standards, exceeds the level permitted of dust emissions (high concentration of dust on average seven times higher than the acceptable level in Djoungo) and neglects transportation safety standards and monitoring of air quality. This behavior directly endangers people’s health (respiratory infections such as bronchopneumonia, bronchitis, pneumonia and flu). Cimencam is conspicuous by its opacity and worsens the existing risks.

To deal with the company negligence, legal frameworks are totally insufficient and don’t allow to tackle those risks and guarantee compensations to the populations.

A real change in philosophy would require companies to not only react a posteriori to human rights environmental violations, but force them to prevent them and to be held legally accountable for any breaches along their value chain and in their subsidiaries, says Lala Hakuma Dadci, author of the report.

The French law on duty of vigilance for parent or ordering companies enacted in March 2017 represents a significant progress in the fight against corporate impunity, and could have been a valuable tool to limit the damage caused by LafargeHolcim in Cameroon. However, after Lafarge and Holcim merger in 2015, Cimencam now belongs to a Swiss corporation and no longer to a French one. Hence, the French law won’t apply, eventhough Lafarge has been the parent company responsible for Cimencam behavior for decades.

Acknowledgement of transnational corporations responsibilities, beyond the specific case of LafargeHolcim, requires that host or originating states support actively the development of ambitious international law.

Today, if the European Union, including France, seems to be willing to participate to the Intergovernmental Working Group of the United Nations for a binding Treaty, it is still far from taking a constructive position during the negotiations that would encourage the creation of an efficient binding treaty. While 2018 will be key for the process, it is time that France pressures the EU to make progress in the defense of human rights worldwide.

Press :
Lala Hakuma DADCI – Aitec Coordinator
+33 1 43 71 22 22 – lala-hakuma.aitec (a) reseau-ipam.org

This study was conducted with the financial support
of the European Commission. Its content can in no way
be considered as reflecting the position of the European Union.


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