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Nos quartiers ont de la gueule !

Publié par AITEC, Pas Sans Nous, le 25 avril 2022.

Droit au logement et droit à la villeDémocratieServices publicsMouvement social et citoyen



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Pendant plusieurs mois, bravant un automne pluvieux et un hiver frisquet, les militant.e.s de Pas Sans Nous se sont démené.e.s pour aller à la rencontre des habitant.e.s des quartiers populaires aux 4 coins de la France. Le Tour de France « Nos Quartiers ont de la Gueule ! » aura en tout traversé plus de 70 quartiers populaires, recueilli l’avis écrit de plus de 1500 personnes sur tous les sujets qui touchent leur quotidien.

L’AITEC entretient des relations militantes avec Pas Sans Nous. Celles-ci se sont récemment développées dans le cadre de la démarche engagée en 2019 en vue de consolider des liens entre chercheur.e.s, expert.e.s citoyen.ne.s et militant.e.s des luttes de quartier. Une membre de l’AITEC a participé à tout le processus d’élaboration et d’analyse du questionnaire de Pas Sans Nous utilisé dans ce tour de France, et corédigé le Manifeste. D’autres se sont joints à certaines étapes, engageant le dialogue aussi bien avec les militant.e.s de PSN qu’avec les habitant.e.s rencontré.e.s. C’est une manière, pour l’AITEC de concrétiser cette démarche de coopération pour renforcer les mouvements d’habitant.e.s dans les quartiers et de faire entendre leur voix.

Voici le manifeste issu de cette expérience unique écrit par la Coordination Pas Sans Nous. L’ensemble de la synthèse présentée le 12 mars dernier est également disponible ici.

« Nos quartiers ont de la gueule ! »

Dans le contexte de l’élection présidentielle, face à la pandémie que nous venons de vivre et qui a mis en lumières et exacerbé les inégalités que nous vivons au quotidien, face à la montée des discours racistes, sécuritaires et antisociaux, il semblait essentiel de remettre au centre des débats les sujets qui préoccupent réellement les habitant·es en leur donnant la parole.

Aussi, du 29 octobre au 5 mars 2022, les habitant·es et militant·es bénévoles de Pas sans Nous se sont déplacés en caravane dans une quarantaine de villes pour susciter des échanges et des débats, débattre de l’enjeu que constitue la démocratie, qu’elle soit représentative ou participative, combattre les discours racistes, sécuritaires et antisociaux, soutenir les luttes locales.

Les habitant·es ont été des milliers à nous accueillir, ce qui montre que l’abstention record lors des dernières élections n’est pas le signe d’un désintérêt des citoyen·nes, c’est la manifestation de leur refus de n’être que le fonds de commerce ou la réserve de voix des candidat·es !

Partant du recueil et de l’analyse des propositions des habitant·es et de leurs revendications, nous avons élaboré ce manifeste pour interpeller les différent·es candidat·es et le rendre public lors de l’événement de clôture du Tour de France, le 12 mars à Paris.

Un constat unanime : le caractère inégalitaire de notre société, particulièrement sensible dans les quartiers populaires. Les discriminations et inégalités sont l’analyseur commun à l’ensemble des sujets dont nous ont parlé les habitant·es. Qu’il d’agisse du logement, de l’emploi, de la scolarité ou des services publics, de la culture, de la santé ou de l’écologie, quel que soit leur âge ou leur genre, les habitant·es parlent de leur quotidien et font des propositions, mais l’immense majorité des constats sont marqués par les discriminations.

Les habitant·es n’ont pas toujours l’impression que les pouvoirs publics s’attaquent aux mécanismes proprement dits de la discrimination qu’ils subissent et qui semble admise. Quant aux inégalités, beaucoup de témoignages viennent les dénoncer et estiment qu’elles sont engendrées par les politiques publiques – ou leur absence – et expriment aussi un sentiment d’abandon.

Une exigence : un traitement équitable des quartiers

Les habitant·es dénoncent l’effet des discriminations dans le quotidien. Ils et elles mettent en évidence des injustices subies qui s’avèrent structurelles, telles que les discriminations selon l’origine des personnes et le quartier d’habitation. Tels font apparaître l’articulation des facteurs socio-urbains avec le facteur racial, et les inégalités.

Tels font le constat de l’échec, voire du refus des pouvoirs publics à apporter une solution. Le discours officiel des politiques publiques sur l’égalité de tous devant la loi, de la loi comme garante de l’égalité des chances, de la loi comme un refuge, ne parvient plus à masquer les discriminations dont beaucoup, extérieurs à ces quartiers, ne soupçonnent pas l’ampleur.

Cette stigmatisation n’a cessé de s’amplifier depuis de nombreuses années pour culminer avec la loi confortant les principes républicains, dite loi contre le « séparatisme ». La campagne présidentielle ne s’y attaque pas. Pourtant, depuis des décennies, les habitant·es des quartiers populaires ne cessent de dénoncer les discriminations et les inégalités sociales dont iels sont les premières victimes. Iels nous ont fait part de l’ampleur de la montée de ces discriminations et inégalités et de leurs conséquences sur la vie quotidienne.

Entendez-nous : nos voix comptent !
Nous avons une expertise !
Nous sommes des acteur·rices et citoyen·nes à part entière !
C’est la démocratie qui est en danger !



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