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Construction d’un réseau européen des habitants

Publié par , le 9 mars 2007.





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 Knut Unger

Notre atelier était consacré à la création d’un réseau européen des sans-logis et aux futures campagnes européennes.

Nous avons débattu des questions essentielles. D’abord, les privatisations et les changements économiques : dans le secteur du logement, la privatisation du logement, celle des logements en location et des logements ouvriers dans plusieurs régions d’Europe. Puis la question des logements vacants et des sans-abri La principale solution dont nous avons parlé a été le logement social et les stratégies dans ce domaine. Nous avons rajouté deux autres solutions : la mise en œuvre des démarches d’inclusion. Comment pouvons-nous y prendre part ? Et notre ancien projet européen les voisinages de crise : comment pourrions-nous utiliser le projet européen pour renouveler socialement les voisinages ?

Quant aux changements économiques structurels, nous devons prendre en compte la transformation des États-providence dans le secteur du logement dans le sens d’une économie néolibérale globalisée à grande échelle. Mais il faut être conscient de l’existence de différentes réactions populaires : là où les classes moyennes sont majoritaires, elles ne sont pas les mêmes que dans les régions ouvrières comme à Lille, dans la Ruhr ou la Pologne du sud.

Nous avons aussi débattu des changements dans les politiques du logement liés aux changements économiques et aux réactions populaires. À partir de ces trois aspects, nous serons capables de définir les stratégies politiques à revendiquer au nom des gens eux-mêmes. Mais comment mobiliser ?

Nous ne savons pas aujourd’hui si nous allons pouvoir généraliser nos expériences locales. C’est pourquoi nous devons analyser les changements économiques et les situations nationales. Une tâche importante est de repérer les politiques de logement des États de la Communauté européenne et des Nations-Unies. Nous devons mettre en commun nos expériences en matière de mobilisation et de mise en commun de nos stratégies, à un niveau politique, afin de nous opposer à la globalisation de l’économie. Penser à une perspective à long terme d’amélioration de notre réseau, ainsi qu’à des instruments pour le renforcer, comme un rapport européen sur la privatisation de l’habitat, centré sur les questions essentielles et prêt pour Istanbul+5 à New-York.

Autre outil : mettre en place des partenariats entre organisations de sans-logis dans différents pays. Il en existe déjà entre villes et conseils municipaux, mais nous devrions en réaliser entre groupes d’habitants et associations. Par exemple, une organisation d’habitants dans un établissement ouvrier d’Allemagne pourrait établir un partenariat avec des ouvriers dans une région française. C’est une réalisation modeste mais les gens pourront se rencontrer. Des traductions multiples ne seront pas nécessaires. Les membres de nos organisations seront capables de se rencontrer, et pas seulement les chefs ou les représentants. À terme, nous aurons plusieurs réseaux comme celui-là. Puis nous créerons une base de données sur les membres des organisations locales et les candidats à de tels partenariats. Afin de relier les partenariats translocaux avec les principaux thèmes internets, il nous faut des ateliers centrés sur des questions concrètes comme les secours personnels dans le domaine des sans-logements. De tels projets existent en Belgique, France, Allemagne ... là où les sans-logis créent leurs propres organisations.

Troisième projet : la préparation d’Habitat+5. Il faut créer l’an prochain un atelier sur cette question. L’objectif pourrait être la création d’une stratégies et la publication de documents sur la situation des droits au logement.

Au-delà, la question la plus importante est l’inclusion des droits au logement dans la Charte des droits fondamentaux. La discussion fut confuse faute de connaître nos possibilités. Il faut se battre pour cette inclusion, mais aussi obtenir une description précise de ce en quoi ils consistent dans les différents pays, des normes d’habitat et des politiques dans ce domaine.

Il est possible de mettre au point plusieurs stratégies intégrées au niveau local qui sont efficaces pour reloger les sans-abri. Nous devrions rédiger un rapport sur les droits au logement, rassembler des idées pour la Charte, réfléchir à la signification du « droit à l’habitat ». Que comprend-il ? Nous devrions examiner l’agenda-habitat car il contient une bonne définition qui résulte d’une vaste discussion sur les aspects du droit à l’habitat.

D’un côté, nous devons lutter contre l’exclusion et de l’autre, pour un meilleur environnement. Le danger de se limiter au premier est de manquer de stratégie globale. Or le droit au logement concerne tous les habitants et la société dans son entier.

 Klaus Teschner

Je suis d’accord avec la proposition d’ateliers sur des questions concrètes comme première étape. C’est plus facile et moins cher à financer. Nous pourrions en organiser un à Berlin et réserver des fonds plus importants pour des manifestations de plus grande ampleur qui suivront ces expériences.

À propos de la définition du droit à l’habitat, nous devrions demander leur avis aux membres d’HIC et à toutes les organisations ici présentes. Qu’en pensent-elles pour leur propre pays ? Que devrait être l’étape suivante ? Cela devrait être rapide, servir de base pour la suite.

 Albert Prissette - DAL Nord Pas-de-Calais, France

Le 11 octobre prochain, dans le Nord - Pas-de-Calais, nous allons organiser une occupation chez un bailleur qui revend du patrimoine public au privé. Nous vous invitons, comme cela vous aurez connaissance de ce qui se passe en France.

Nous sommes d’accord sur le principe d’un jumelage avec les différents pays limitrophes. En écoutant les intervenants belges et allemands, je me suis rendu compte que nous avons les mêmes problèmes. Nous pouvons rédiger un texte sur lequel travailler et se battre.

 Han Van Putten

Voici le texte de l’Agenda Habitat sur les droits au logement, adopté à la conférence des Nations-Unies à Istanbul en 1996. « Nous ministres des gouvernements ici réunis, réaffirmons notre engagement pour la réalisation pleine et progressive du droit à un logement approprié, ainsi que prévu par les instruments internationaux [c.-à-d. par les conventions, accords, comme la convention des Nations-Unies pour les droits économiques, sociaux et culturels]. Dans ce cadre, nous reconnaissons l’obligation des gouvernements de permettre aux gens de se loger et d’améliorer les habitations et leur environnement. [C’est surtout important dans les pays sous-développés où la plupart des gens construisent leur propre maison et où beaucoup vivent dans des abris de fortune. Ou dans des zones rurales, dans des logements construits par les gens eux-mêmes avec l’aide d’amis ou de voisins et pas par des entreprises ou le gouvernement. Cela se produit parfois même en Europe, mais exceptionnellement.] Nous faisons nôtre l’objectif d’améliorer le logement et les conditions de travail sur des bases équitables et soutenables, afin que chacun ait un abri approprié, c’est-à-dire sain, sûr, en bon état, accessible et abordable, doté des services de base, des commodités et jouissant d’une absence de discrimination et de la sécurité de la loi dans le logement. Nous mettrons en œuvre cet objectif d’une manière compatible avec les droits de l’homme. »

 Cesare Ottolini

Le premier besoin des habitants n’est pas nécessairement le logement : ils doivent en prendre conscience par eux-mêmes, se réapproprier la parole et organiser des stratégies dans ce but. Il est important de lier les stratégies à moyen et termes, avec la stratégie à court terme. À moyen et long terme, il s’agit de construire des réseaux et des groupes de travail sur des sujets précis. Sur la question des privatisations par exemple, nous pourrions déjà lancer une enquête. Dans le Pas-de-Calais, une entreprise privée désire revendre des logements : nous devons rassembler des informations sur des faits comme celui-là et d’autres dans d’autres régions ou villes. Et les faire circuler par exemple sur notre page web ou d’autres. Nous pouvons créer des liens entre elles. Faire un réseau électronique, puisque la plus part d’entre nous sont connectés à Internet.

Pour la proposition de mise en réseau d’ateliers, on peut mettre en place un questionnaire à envoyer à toutes les associations. Avec des questions précises, utilises pour le travail de longue haleine.

Presque personne ne connaît l’"Agenda Habitat", parce que les gouvernements n’ont pas envi d’en parler. Sortir ce livre du tiroir équivaudrait à afficher les engagements qu’ils ont pris L’échéance de New-York en Juin 2001 est une occasion extraordinaire pour nous mobiliser. Nous devrions commencer à penser à comment nous pouvons participer à New York. A partir de l’Assemblée de Mexico, qui va se tenir la semaine prochaine, on organisera la participation pour New York. Mais nous devons préalablement mettre au point le mode d’emploi de l’Agenda Habitat. Il faut mettre à jour le questionnaire réalisé en 1999, avec des questions précises et simples auxquelles chaque organisation peut répondre. Il faut donc centraliser et échanger les informations sur ce qui se passe quant au respect de ces engagements. Un groupe de travail doit être créé sur cette question.

 Han Van Putten

Le questionnaire devrait porter à la fois sur les privatisations et sur les suites à donner aux recommandations de "Habitat 2".

 Vincenzo Simoni (résumé par Cesare Ottolini)

Un questionnaire sur les logements sociaux a été envoyé aux branches de l’Union des locataires et il a reçu beaucoup de réponses. D’où la proposition d’utiliser le site internet de l’AITEC sur la privatisation pour développer un forum. Chaque personne ayant des infos sur les privatisations du secteur locatif public doit pouvoir les échanger librement dans un forum particulier.

 Knut Unger

Nous devons prendre des engagements plus précis sur le questionnaire : il devrait porter sur nos besoins pour la prochaine étape. Par exemple, dans le domaine des privatisations, nous avons besoin d’un court texte sur les situations en Italie, France, Allemagne, Belgique, Pologne, etc. Cinq personnes doivent le rédiger et le publier. Nous devons nous organiser de même dans les autres domaines. Comme la situation est différente d’un pays à l’autre, nous avons besoin d’une sorte de dictionnaire. Par exemple, que signifie "habitat social" dans les différents pays ?