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Nomination du successeur de Paul Wolfowitz : la réaction de la Plate-forme

Publié par , le 31 mai 2007.

COMMUNIQUà? DE PRESSE du 30 mai 2007





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George W. Bush doit annoncer la nomination de Robert Zoellick pour remplacer Paul Wolfowitz. La France doit refuser que les Etats-Unis imposent leur candidat à la tête de la Banque mondiale.

Deux semaines seulement après la démission de Paul Wolfowitz, l’administration américaine propose Robert Zoellick pour le remplacer. Le personnage est à nouveau un pur produit de l’administration Bush. Pas plus qualifié dans le domaine du développement que son prédécesseur, ni plus attaché au multilatéralisme, il était défenseur des intérêts des Etats-Unis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et partisan des accords de libre-échange bilatéraux.

La Banque mondiale traverse une grave crise de légitimité. Ses programmes ont un impact social et environnemental tellement désastreux qu’un nombre grandissant de pays ne veulent plus y recourir. Ses appels à la « bonne gouvernance » manquent de crédibilité alors qu’elle-même ne pratique ni la transparence ni la démocratie. L’affaire Wolfowitz serait l’occasion rêvée de remettre à plat les politiques et le mode de fonctionnement de la Banque mondiale. Ce serait l’occasion, en particulier, d’abandonner l’archaïsme qui, depuis 60 ans, attribue la présidence de la Banque mondiale à un Américain et la direction du FMI à un Européen. Les appels se sont multipliés en ce sens, de la part des ONG, d’économistes (Jeffrey Sachs, Joseph Stiglitz...), du personnel de la Banque mondiale et de nombreux pays dont la Suède, l’Australie, l’Afrique du Sud ou le Brésil.

En cherchant à imposer Zoellick, les Etats-Unis confirment leur mépris du multilatéralisme et leur volonté de mettre la Banque mondiale au service de leurs propres intérêts. La nomination du nouveau président ne sera effective que si elle recueille l’approbation du conseil d’administration.

Les associations et syndicats de la plate-forme Dette & Développement appellent la France et l’ensemble des membres du conseil d’administration de la Banque mondiale à refuser que les Etats-Unis imposent un nouveau président sans aucune concertation. Elles demandent à M. Sarkozy de s’engager publiquement en faveur d’un processus de nomination ouvert, transparent et fondé sur le mérite.