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En Allemagne : une mosaïque de mouvements de défense des habitants - Allemagne - Elodie Vittu

Publié par , le 17 octobre 2007.





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Si la tradition associative en France est particulièrement forte, ce n’est pas le cas en Allemagne : un groupe de locataires qui se rassemble ne s’inscrira que très rarement en tant qu’association (eingetragener Verein). Le paysage des groupements et mouvements collectifs est très varié : initiatives-citoyennes (Bürgerinitiative), communautés d’intérêts (Interessegemeinschaft), alliances-actions (Aktionsbündnis)… En ce qui concerne le logement, et particulièrement à Berlin, une multitude de projets d’habitat communautaire, des Hausprojekt ou des coopératives Genossenschaft sont rarement inscrits en tant qu’association.

Ainsi, la mission d’une association de locataires telle quelle, entendue par le terme Mieterverein, fait l’objet d’un consensus général : c’est un organisme qui défend le droit des locataires et offre des conseils juridiques à ses adhérents. Mais, modérées dans leur positionnement politique, celles-ci ne sont généralement pas militantes. Elles sont donc loin de faire l’unanimité : parallèlement aux luttes urbaines du milieu des années 1970 et aux mouvements de squatters se sont créées des associations de locataires alternatives (alternative Mieterverein). La « BerlinerMieterVerein », BMV, membre de la fédération des associations de locataires (Deutsche Mieter Bund, DMB) et compte plus de 100.000 adhérents. C’est l’organisme berlinois de défense des locataires « reconnu ». Elle se positionne contre la privatisation du logement, soutien des groupements d’habitants dans les quartiers privatisés mais est modérée politiquement.

La BerlinerMieterGemeinschaft fait partie du mouvement d’associations de locataires dites « alternatives ». Elle compte 25.000 adhérents. Elle est indépendante d’un parti politique mais revendicatrice et refuse les compromis. Elle soutient, par principe, les mouvements d’opposition liés au logement sur toutes ses formes (sans-abris, mal-logés, expulsés) mais concentre son action sur les problèmes touchant directement ses locataires. Ses membres et conseillers juridiques apportent un soutien bénévole à ses activités. Elle est contre toutes les formes de privatisation. Ces associations se réclament être des mouvements de base, engagés politiquement, qui défendent de manière militante le droit locatif et créent des mouvements de pression pour la défense des locataires. Leurs adhérents se reconnaissent dans une orientation politique à gauche, bien qu’elles soient indépendantes des partis. Aujourd’hui, ces associations se positionnent clairement contre toute privatisation du logement social. A coté de cet engagement politique, comme toute Mieterverein, les associations de locataires alternatives offrent à leurs adhérents des conseils juridiques et, dans certains cas, une aide juridictionnelle.

Elodie Vittu, septembre 2005