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Paris face au défi environnemental… et aux exigences de développement durable

Publié par , le 20 juin 2008.





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Clément Cohen

Le texte ci-dessous n’est pas un document finalisé. C’est plutôt une note de cadrage pour engager un débat et recueillir des avis. Suite à ces retours, et dans le cadre plus global de l’atelier Grand Paris, un texte consolidé pourrait être rédigé et envoyé aux associations et partenaires les plus concernés.

Les éléments de débat de cet atelier sont repris après ce texte.

L’idée originelle de la présente contribution aux travaux de l’AITEC sur le Grand Paris était de partir des points de vue des mouvements sociaux, pour que l’association soit en capacité de leur montrer que les enjeux les concernent directement car les décisions qui seront prises pourraient avoir des conséquences directes sur la vie quotidienne des Parisiens et des Franciliens.

Or force est de constater que si l’on met de côté les partis politiques et leurs représentants, on se retrouve, dans une première approche rapide, notamment à travers la consultations des sites et blogs Internet, devant une expression plutôt faible des mouvements sociaux (écologistes/environnementalistes mais aussi associations actives sur le logement, les transports, la lutte contre le chômage, etc.) sur le Grand Paris –ce qui ne veut pas dire sur le SDRIF, et la distinction doit être faite.

Sans doute que leur mobilisation sur le SDRIF et, pour beaucoup, le Grenelle de l’Environnement a été, jusqu’à présent, largement prioritaire.

On en est donc resté à utiliser comme « matière première » pour la présente contribution :
D’une part, quelques documents clés et principalement :

– Problèmes politiques et sociaux : Le Grand Paris. N° 942. Novembre 2007. Jean-Marc Offner (dir.). La Documentation Française.
– Frédéric Gilli et Paul Chemetov : Une région de projets, l’avenir de Paris : un espace central recomposé, enjeu d’un pari métropolitain. La Documentation Française. Collection Travaux, n° 2 - 31 octobre 2006

D’autre part, des blogs (hors partis et personnalités politiques, sauf exceptions), et notamment :

– http://www.pierremansat.com/
– www.debat-grandparis.com (Roger Karoutchi)
– http://grandparis.over-blog.com/ (« GrandParis, le blog de l’Association pour une gouvernance métropolitaine ! »)
– http://parisbanlieue.blog.lemonde.fr/ (Jean-Paul Chapon)

On a également consulté la presse et plusieurs articles ou prises de position de professionnels de l’architecture et de l’urbanisme.


L’organisation actuelle de la consultation d’architectes et urbanistes (43 réponses ; 10 équipes retenues) va très probablement apporter une nouvelle valeur ajoutée, même si elle relève, comme le dit le journal Libération, d’une orientation très « jus de crâne » de professionnels. Mais « il est vrai que la réorganisation d’une métropole comme Paris n’est pas non plus un exercice pour débutants » [Libération ].

Et pourtant, Libération indique aussi qu’ : « il faut aller vers les profanes ». Ce qui devrait être le rôle de l’exposition qui sera présentée à l’issue des travaux. Et l’on peut noter à ce titre les termes rapportés par le quotidien exprimés par deux équipes :

– « l’équipe Lion » : « Faire de l’urbanisme dans la région parisienne avec l’objectif de construire sur des territoires déjà construits implique d’emblée une relation forte avec le public », ce qui milite pour « une exposition itinérante et ambitieuse ».

– L’équipe Finn Geipel, Giulai Andi (Allemagne-France) : « La perspective n’est pas un plus grand Paris, toujours plus grand, mais un Paris autre qui, au lieu de se définir par ce qu’il n’est pas (une banlieue, un espace vert, un échangeur, une cité dortoir, une zone d’activité, un centre de loisir), se détermine par ce qu’il est aussi : une ville qui entreprend les pas d’une nouvelle métamorphose dans l’ère post-Kyoto, et qui repense les séparations entre nature et culture, entre intérieur et extérieur, entre poly-centralité et densification. Nous pensons que Paris puisse être le laboratoire d’une autre métropole : la métropole douce »

Il faut partir du constat général, admis par tous : Paris est top petit, ses « murs » (le périphérique) sont un carcan : sa superficie est à peine de 105 km², alors que celle de la commune de Londres est 15 fois plus grande : 1 580 km² ; Berlin est plus de 8 fois plus étendue avec ses 892 km² (3,4 millions d’habitants), Rome étant entre les deux : 1 285 km².

De ce constat, les approches et les conclusions sont très variées. Le développement durable nous offre la grille d’analyse suivante en 4 points.

1. L’approche dimensionnelle : le besoin d’espace ou de « coordination spatio-temporelle » [JM Offner] – quel territoire pertinent ?

Depuis 1860, la superficie n’a pas bougé. Maintenir Paris enserrée dans ses « fortif’ » (construites par Thiers !), c’est contenir un Paris trop puissant, à la fois du fait du centralisme exacerbé de la France et d’une ville à forte composante ouvrière, pour ne pas dire révolutionnaire.

Ce qui change :

– les flux : les Parisiens travaillent de plus en plus loin de leur domicile, alors que de nombreux banlieusards ont un emploi à Paris ; on n’est plus seulement dans le loisir et la décentralisation culturelle malrucienne (avec une culture de masse entièrement conçue et gérée par l’Etat). On est dans l’économique « pur et dur » : avoir et préserver son emploi.

– les sites et nœuds d’échanges (« stocks ») : le pourtour de Paris devient un espace multiforme où émergent de véritables grands projets, économiques (sièges sociaux), de transport (gares, réseaux), de loisir (centres culturels mais aussi parcs et espaces verts -sans compter Disneyland), culturels et artistiques, universitaires, etc.

– la concurrence européenne voire mondiale : la concurrence d’autres grandes métropoles (Londres, Madrid, Berlin, Milan, Barcelone, voire Stuttgart,…) semble indiquer qu’il y a besoin d’une réelle gouvernance institutionnelle permettant de décider à une grande échelle.

– les nouvelles grandes questions socioéconomiques impliquent de s’affranchir des limites administratives : le développement durable (énergie, eau, déchets,…), le logement social, les inégalités socio-spatiales, la recherche et l’innovation,…

– les nouvelles configurations intercommunales aux portes mêmes de Paris et en à?le-de-France : des pôles d’importance réelle se créent, même si, dans une première étape, leurs impacts politiques souhaités peuvent apparaître supérieures à leur impact réel..

– des strates ou périmètres géographiques multiples et peu cohérentes : le périphérique, le « Métropolitain » en fait très parisien, qui se distingue voire fait rupture avec le RER, la carte Orange, les quartiers populaires (l’ex-ceinture rouge) et le GPRU, « Ã  cheval » entre Paris et plusieurs communes limitrophes, Vélib’, les canaux « de Paris », les Universités : Paris I à Paris XII, l’AP-HP,…

– Paris a enrayé sa baisse démographique, alors que l’IF la poursuit ; c’est un « fait nouveau » très important.

– Enfin (et peut-être surtout) on ne peut éviter à l’échelle métropolitaine le débat sur la densité urbaine. Il ne s’agit probablement pas de faire ni un « mini SDRIF » ni un « maxi PLU » ou « maxi SCOT ». Mais dans le cadre qui nous préoccupe ici, il s’agiit d’examiner à l’échelle de la métropole parisienne la question de la ville durable et solidaire et donc la densité et la proximité comme composantes indispensables à une « cohérence spatio-temporelle » assumée collectivement. Et dans ce cadre, la question des hauteurs (résidentielles, tertiaires et mixtes) n’est-elle pas à aborder lucidement ?

2. L’approche par le progrès social

L’intérêt d’un Grand Paris serait de permettre davantage de progrès social et d’équité, notamment en corrigeant bien des tendances actuelles, telles que :

– les déséquilibres géographiques, qui existent au sein même de Paris.

– les ruptures voire oppositions urbanistiques et écologiques entre Paris et les communes périphériques. Paris se distingue souvent d’autres grandes villes par son unité morphologique, paysagère et même sociale.

– une diversité importante de procédures et outils : absence de « SCOT » ou planification stratégique au niveau d’un périmètre tel que le Grand Paris (sauf si toute l’à?le-de-France), alors qu’il existe de fortes divergences entre les PLU communaux et intercommunaux.

En outre, une politique urbaine audacieuse est devenue quasiment impossible dans Paris intra-muros : territoire restreint, dense, à forte composante patrimoniale.

– Les communes de banlieue ont longtemps été « au service de » Paris. Maintenant, Paris cherche à se mettre à leur service : c’est le prix à payer pour effacer des siècles de mépris, au mieux d’ignorance, qui peut se traduire très concrètement par la participation de la capitale à l’aménagement ou la construction de logements et d’équipements dans les communes de banlieue.

– Le risque fort de voir Paris perdre ses éléments populaires voire ses classes moyennes ( exposé sur le foncier de V. Renard). Inversement, le glissement du centre de gravité économique (les emplois) vers l’ouest pourrait être arrêté : il convient d’analyser les tout derniers chiffres et vérifier si c’est un réel rééquilibrage vers l’est qui est amorcé.

– La diversité économique de Paris et des emplois générés à partir de la capitale et les besoins en activités de services freinent, voire annihilent, les tentatives, volontaires ou non, de spécialisation des pôles externes. Il se crée automatiquement une tendance vers la diversification (exemple type : Roissy, qui passe d’une spécialisation aéroportuaire à un pôle en diversification vers la logistique).

– Un besoin général existe : le renforcement international de l’agglomération parisienne doit se faire avant tout par des investissements en matière grise.

Trois risques importants mettent en cause progrès social et cadre de vie :

1- Le Grand Paris ne doit surtout pas mener une « politique de la ville » métropolitaine qui ne concernerait que l’adjonction des « quartiers difficiles » ! Il faudrait que le renouvellement urbain permette une articulation entre les quartiers sensibles et les autres espaces de l’agglomération.

2- Le risque de la polarisation externe (poly-centrisme) est que la polarisation soit débordante, en tâche d’huile : des emplois et des résidences étalées à partir des centres de pôles. En partie sous l’effet de la disparition numérique et symbolique de la classe ouvrière : les liens sociaux s’effritent et les regroupements de peuplement des banlieues ne sont plus vécus comme nécessaires ; au contraire, l’isolement de son logement est souvent recherché, en même temps que son agrandissement.

3- L’(hyper)cœur d’agglomération risque de se banaliser, principalement sous l’effet de revendications essentiellement « vertes » ou fondées sur la proximité : transports doux, espaces verts de proximité, tranquillité contre animation, nocturne notamment, refus ou méfiance envers les communautés (asiatiques, homosexuels, créateurs..). Une telle banalisation ne serait-elle pas contraire à l’identité et à la fonction de l’hypercentre ?

D’ailleurs, plusieurs auteurs et experts, à l’instar de Laurent Davezies, estiment qu’il faudrait prendre acte de la situation actuelle, et tendanciellement durable, et continuer de faire porter les emplois et l’attractivité dans Paris intra-muros, voire dans l’hypercœur parisien, en s’appuyant sur l’excellent réseau de transports collectifs de Paris.

« La concentration des emplois au centre n’est peut-être pas idéale. Mais elle ne pose que des problèmes de consommation d’espace. C’est le « petit enfer ». L’étalement simultané des actifs et des emplois, en revanche, c’est le « grand enfer ». L’à?le-de-France semble passer du petit au grand. » [LD – in JMO]

C’est donc une logique par défaut qui pose des problèmes de cadre de vie, de consommation d’espace, et donc de coût d’installation.

3. La question de la protection et valorisation environnementales

C’est bien entendu le centre de l’analyse à mener en termes de développement durable, et qu’il faut approfondir, au-delà de cette première note.
On peut constater que la question de la préoccupation environnementale n’est pas au coeur des réflexions, propositions ou débat sur le Grand Paris. Peu d’acteurs dans les réseaux environnementaux se sont emparés de cette problématique d’aménagement. De même, dans le Grenelle, la question du Grand Paris n’a pas été posée en tant que telle. Néanmoins, à travers des débats plus généraux, par exemple à l’occasion du SDRIF, du Grenelle de l’Environnement, ou encore de l’intercommunalité en France, on peut considérer que le défi environnemental et climatique pose une série de questions. Ces questions constitueraient la « check-list » des thématiques environnementales à aborder dans le cadre d’une réflexion métropolitaine. Ce sont notamment les suivantes.

1. La continuité biologique est indispensable dans toute grande métropole. Mais il faut que la biodiversité « entre » aussi au cœur de la densité urbaine et pas seulement dans les pourtours franciliens.

2. La biodiversité et la nature métropolitaines reposent sur d’importants enjeux sociaux : équité d’accès, mais aussi présence d’espaces d’échanges et de convivialité, qui impliquent des outils de sauvegarde adaptés. Cette question est aussi voisine de celle de l’alimentation bio ou saine à offrir à tous les Parisiens.
Le Grand Paris peut être un support de veille, voire d’intervention, pour une biodiversité « Ã©quitable ».

3. Le périphérique : c’est sur le plan écologique et paysager, il marque une forte discontinuité, une rupture, qui doit donc être cassée. Mais peut-on raisonnablement déconnecter le périphérique de sa fonction première : c’est la seule infrastructure existante adaptée aujourd’hui à un maillage efficace de la petite couronne ; c’est la voie urbaine la plus utilisée du monde ? Il y aurait un risque élevé de congestion et de dés-attractivité de Paris.

4. Logique environnementale et attractivité : il y a un risque que la première soit subordonnée à l’attractivité économique et à l’« internationalisme » (de Paris, mais pas seulement). Appréhendée à l’échelle métropolitaine, la logique environnementale devrait être conçue comme une composante importante de l’attractivité, et surtout de régulation de la compétitivité des entreprises mais aussi des villes.
Il est d’ailleurs possible qu’une logique purement d’infrastructure de transport, surtout en cas de programmation privilégiée d’infrastructures en couronnes autour de la capitale, enferme l’espace métropolitain, pourtant au nom du principe de solidarité, dans cette logique de compétitivité globale tendant à remettre en cause sinon nier l’échelon municipal. L’émergence d’espaces polarisés ne doit pas être une forme européenne ou francilienne du processus de mondialisation faisant disparaître le rôle des communes, notamment dans la protection de l’environnement.

5. La lutte contre le réchauffement climatique et les questions énergétiques. Ce devrait être bien entendu des préoccupations centrales : élaborer un Plan Climat Energie à l’échelle métropolitaine. Ce qui veut dire ne pas se contenter d’un diagnostic mais engager un réel plan d’actions partagé.
En particulier, les actions de gouvernance prévues dans le Plan Climat de Paris pourraient être étudiées pour examiner leur développement à l’échelle de la Métropole (Agence Climat Energie ; Conférence citoyenne de suivi ; etc.).

6. Services et réseaux environnementaux. L’eau (et l’assainissement), les déchets (collecte et traitement), les déplacements doux (sans parler des transports collectifs), la Seine et les canaux, constituent des domaines d’action qui pourraient être optimisés s’ils étaient non pas forcément gérés mais au moins inter-connectés à l’échelle du Grand Paris. Les exemples récents de Vélib’ et d’Autolib’ en sont une démonstration.

7. La question des risques. Elle est essentiellement du ressort de l’Etat et donc des Préfets. Il n’en demeure pas moins que les échelons municipaux (élus, services, habitants et associations) pourraient être davantage saisis et mobilisés.

4. La démarche institutionnelle ou la question de la gouvernance

Il semble que du point de vue des mouvements sociaux, elle est nécessaire, mais pas suffisante. Elle n’est pertinente que si on l’envisage comme une valeur ajoutée et non une fin en soi, encore moins une panacée. Mais elle implique de maintenir voire créer (au moins provisoirement) plusieurs « architectures organisationnelles » [JMO].

La question majeure du point de vue de la gouvernance est donc la suivante : les architectures et structures intercommunales peuvent-elles être des instances de blocage, de concurrence stérile, ou au contraire de dynamique ? Il faudrait une évaluation objective, car chaque « architecture » de gouvernance peut sans doute avoir les trois caractéristiques à la fois.

Deux controverses :

1. Le problème institutionnel viendrait du fait que la ville centre Paris, contrairement aux autres communautés urbaines et grandes communautés d’agglomération françaises, ne peut pas organiser elle-même ni même participer à l’organisation de « son » territoire réel métropolitain. Mais lorsque l’on compare la gouvernance francilienne aux autres grandes métropoles mondiales, on constate de nombreux points communs (« les très grandes métropoles sont gouvernées de la sorte : un maillage complexe de compétences techniques et financières relevant d’échelons et d’institutions différents d’où surgissent des projets portés par des leaders » [Behar-Estèbe in JMO].

2. La définition d’un périmètre et de compétences. Mais la plupart des acteurs et auteurs soulignent qu’à ce jour l’échelle la plus pertinente en matière de gouvernance varie selon les domaines.
Par ailleurs, il semble nécessaire de mixer à la fois de l’hypercentralité et du polycentrisme.

L’échelle pertinente implique de toute façon d’inclure Paris dans autre chose et de donner ni trop de poids ni trop de face à face aux communes.
Si les communes ne doivent pas se retrouver être seules en face à face, elles doivent être réellement présentes car comme le disent Emmanuel Bellanger et Jacques Girault dans leur récent ouvrage "Villes de banlieues. Personnel communal, élus locaux et politiques urbaines en banlieue parisienne au XXe siècle". Paris, Créaphis, 2008, la municipalité est en France une institution de proximité, de recours et de régulation. En banlieue parisienne, dans les quartiers populaires, elle assure – peut-être plus qu’ailleurs – une mission de protection et de cohésion sociale ».


Atelier Grand Paris, session n°3

Le Grand Paris face au défi environnemental


18 juin 2008

Points abordés durant la discussion :

– « Comment dans une perspective de développement durable, peut-on regarder le « Grand Paris » ? Cette question interpelle les associations, mouvements puisqu’elle renvoie aux questions de solidarité (échelles de temps, entre générations) et de redistribution (échelles spatiales, entre Paris intra muros et le Grand Paris)
Comment créer des mécanismes de redistribution ? Comment développer un espace de solidarité à une autre échelle ?

Le débat est lié au SDRIF qui mobilise mouvements et politiques. C’en est terminé des schémas directeurs et de la régulation, laissons faire des affaires et pour cela libérons les forces créatrices de l’économie…
Derrière les échanges sur le Grand Paris, c’est le même type d’approche qui est promu par le président de la république. On le voit dans l’offensive de Nicolas Sarkozy dans son discours du Bourget (http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juin/allocution_du_president_de_la_republique_a_l_occasion_de_la_visite_du_salon_du_bourget.78967.html)

– En travaillant à La Défense, on est confronté tous les jours à ce Grand Paris, qui se « relégitime » vers l’ouest et les aéroports. Le développement de Paris peut aller jusqu’à la mer, au Havre. L’enjeu immédiat est la couverture de Paris La Défense « au nom de l’égalité de traitement entre les usagers de Seine St Denis et ceux de Neuilly » !

Concernant la consultation internationale, faisons la comparaison avec l’unification de Berlin et la consultation internationale qui avait été lancée. 150 projets avaient été proposés, 149 proposaient la construction de grandes tours. Un seul d’entre eux avait fait une analyse de la ville avec des étudiants et développait une proposition « très développement durable ». (Richard Rogers, devenu conseiller du maire de Londres).

La tour Nouvel est un signal « on veut installer des gens qui peuvent payer » (cf les appartements de 200m2). Le discours public atteint un niveau de cynisme inégalé jusqu’alors.

Le scénario de la marguerite « Paris et ses sœurs » est un scénario trop gentil dans une région où la dimension patrimoniale est forte et l’approche par la démolition/reconstruction très puissante.
Cf La république et ses territoires : la circulation invisible des richesses de L.Davezies

– Prenons nous à notre compte la démarche environnementale classique ? (Risques industriels, pollution, agriculture urbaine…)

– Il faut également réfléchir aux nouvelles normes et aux lignes de crédit non utilisées. On a moins de gaz à effets de serre dans Paris, c’est l’effet « densité » (bilan carbone ramené à l’habitat).
Voir les plans climat de Paris, du Val de Marne.
On cherche un outil, avec une question majeure, la question énergétique.

– Avec les opérations d’intérêt national, l’Etat reprend la main sur l’urbanisme et les permis de construire. Le projet de Seine Aval (2/3 Grand Paris) est une réponse étatique. Comment cette question se place-t-elle dans le débat sur le Grand Paris ? Ce sont des instruments qui ne sont pas démocratiques. Quelles conséquences pour la solidarité ? Sur les transports ? Selon le modèle choisi, les conséquences ne sont pas les mêmes…

– Avec le scénario de la marguerite, on a des phénomènes anti-développement durable. Les gens vont travailler dans les centralités des pétales et repartent habiter en pavillons…

– Réfléchir aux formes urbaines. Le projet Seine Aval est démesuré sur le plan de la consommation d’espace. P.Braouzec essaie d’y répondre. Les projets de Christian Blanc vont à l’inverse du développement durable.

– Nous pencher sur la ville nouvelle de 12 000 habitants de Saclay, dans la continuité de St Quentin en Yvelines. Effet de rattrapage par rapport à des structures isolées.

Eco zac du 13ème arrondissement, autour de la petite ceinture/zone ferroviaire. 1ère ZAC développement durable. Le développement durable est le cheval de Troie de la gentrification. Pour ne pas avoir de HLM qui accueilleraient n’importe qui…