Accords de Partenariat Économique Union européenne/ Afrique de l’Ouest : il est encore temps d’éviter une catastrophe !
Publié par AITEC, le 17 avril 2015.
Cette note a pour objectif de faire le point sur les APE, ses enjeux et les mobilisations possibles pour empêcher la ratification de cet accord nuisible aux populations.

Introduction
Au terme de négociations entamées en 2002, l’Union Européenne a réussi à obtenir, malgré l’opposition des sociétés civiles de la région, l’accord des pays ouest-africains pour la signature d’un accord de libéralisation commerciale : l’Accord de partenariat économique, ou APE. Le 10 juillet 2014, les quinze pays membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO)1 et la Mauritanie ont donc donné leur accord à la signature de l’APE en le paraphant. Le 12 décembre de la même année, le Conseil des ministres de l’UE a autorisé "la signature et l’application provisoire" de l’APE.
En réalité, de ces APE, les pays ouest-africains ne voulaient pas. C’est ce qui explique la longueur de ces négociations, laborieuses et conflictuelles, parce qu’elles n’étaient pas dans l’intérêt des pays africains. L’UE a fini par poser un ultimatum, en menaçant la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Cap vert (les pays non PMA qui ne bénéficient pas de l’initiative "Tout sauf les armes") de perdre leur accès préférentiel au marché européen s’ils ne signaient pas l’accord. Par ces pressions, l’UE a réussi à casser les efforts d’intégration régionale, et à forcer le Ghana et la Côte d’Ivoire à signer des APE « intermédiaires », au prix d’une concertation pourtant stratégique pour les intérêts régionaux.