Les projets ANRU, piège ou opportunité pour l’accès des jeunes au logement et à la citoyenneté ?
Publié par , le 19 février 2009.
jeudi 19 février 2009 à 19h
L’accès à l’autonomie des jeunes revêt de multiples dimensions : formation et emploi, logement, participation citoyenne au débat public…, autant dire tous les ingrédients qui devrait contribuer à ce que nulle part il n’y ait de citoyens de seconde zone. Les projets urbains, et plus particulièrement dans la période actuelle les projets ANRU, viennent fortement réactiver ces questions.
D’abord, au niveau de l’accès au logement. On peut s’interroger sur l’impact des opérations de démolition-reconstruction dans les trajectoires résidentielles des jeunes. La question n’est évidemment pas spécifique à une seule tranche d’âge mais elle prend ici une dimension particulière. Y a-t-il dans certains endroits, au moment des relogements, un effet levier qui permettrait à des jeunes qui le souhaitent de décohabiter ? Si oui, cet accès au logement se fait-il sur le même quartier ou ailleurs ? Au contraire, les difficultés de relogement observées sur certains quartiers conduisent-elles les jeunes, souvent avec des revenus faibles et irréguliers, à se retrouver encore plus éloignés de l’accès au logement autonome, contribuant ainsi sans doute à renforcer la précarité des situations et le sentiment d’exclusion ?
Plus largement, quelle place ont les jeunes dans la construction des projets urbains ? Des initiatives ont-elles été menées pour véritablement conforter l’accès à la citoyenneté des jeunes en les associant au processus d’élaboration des projets ? Comment se pose cette question dans l’articulation entre implication directe des jeunes et accès à la majorité et donc au droit de vote ? Les projets ANRU peuvent-ils être dans ce sens une tentative de dépassement du paradoxe de la marginalisation des jeunes dans le débat public et de leur surexposition au moment d’évènements tels que des émeutes ; ou s’agit-ils encore d’un rendez-vous raté ?