Supplément Altermondes "Quelles alternatives aux politiques commerciales de l’Union européenne ?"
Publié par Altermondes, le 12 octobre 2012.
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Edito "Il faut Changer de Cap !"
"Le reste du monde est extrêmement inquiet sur ce qui se passe ou ne se passe pas en Europe", déclarait à la presse Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le 23 juillet, au sortir d’un entretien avec le Président François Hollande. On ne saurait dire le contraire. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Car si les grandes institutions et les gouvernements s’inquiètent - à juste titre - du devenir de l’Union européenne, ils ne semblent pas avoir les mêmes attentions pour les pays du Sud, sous la menace des politiques commerciales et d’investissement que la Commission européenne négocie avec ces derniers (pour ne pas dire leur impose).
Dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles, l’Union européenne, sourde aux appels à la raison lancée par la société civile réunie au Sommet de Rio+20, en juin dernier, mène une politique très offensive pour garantir l’accès de ses entreprises aux matières premières, notamment dans les pays du Sud. "Les politiques commerciales et d’investissement font partie d’une stratégie géopolitique globale qui vise à asseoir l’influence de l’Europe sur le plan politique", analyse Nicola Bullard de l’organisation Focus on the Global South. La montée en puissance des pays émergents et la peur du déclassement qui l’accompagne ne sont pas loin. Alors les scandales se multiplient, voyant même des entreprises traîner devant les tribunaux privés des États, coupables d’avoir voulus préserver es droits de leur population à l’eau, à un environnement sain, ...
C’est pour dénoncer les errements de la politique européenne qu’Altermondes s’est associé à l’AITEC pour produire ce supplément. Mais au moment où le monde s’enfonce dans une crise profonde, tout autant crise économique, financière, sociale qu’écologique, critiquer ne saurait suffire. Les alternatives existent. Elles sont déjà portées voire expérimentées, à différents échelons, dans les domaines de l’agriculture, de la gestion durable des ressources naturelles, du travail décent ... Pas de solution unique, ni de grand soir, mais une multitude d’opportunités, toutes basées sur la justice, économique, sociale et environnementale, toutes nécessitant la consultation et la mobilisation citoyenne, la solidarité et la coopération plutôt que la compétition et l’exploitation. C’est tout le sens de ce supplément que de rappeler l’Union européenne à ses responsabilités et de tracer quelques pistes pour l’avenir.