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Commerce et développement

Publié par , le 1er mars 2007.

Au prix de sur-interprétations sauvages de l’histoire et des enseignements de l’économie, la libéralisation illimitée des échanges commerciaux à l’échelle planétaire fait aujourd’hui figure de modèle de développement.

Les puissances occidentales s’emploient du moins à l’imposer aux pays pauvres à coup d’injonctions et de pressions déployées dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce (OMC) ou de la négociation d’accords régionaux… Sans pour autant renoncer aux dispositifs protectionnistes qu’elles ont mis en place depuis la Seconde guerre mondiale.

Or le référentiel de marché en vigueur depuis les années 80 et promu dans le cadre de l’OMC, des Accords de partenariat économique (APE), ou des négociations bilatérales conduites par l’Union Européenne ou les Etats Unis, n’a permis d’atteindre aucun objectif de développement. C’est au contraire la logique du moins-disant social et fiscal qui s’est imposée, aggravant encore les inégalités sociales et marginalisant ainsi davantage paysans et travailleurs au Sud comme au Nord.

Le multilatéralisme doit primer sur les négociations bilatérales. Un commerce international encadré par des règles multilatérales est préférable à un commerce sans règles forcément régi par la loi du plus fort et il n’y a pas de fatalité à ce que la régulation du commerce soit fondée sur la libéralisation. Le développement peut être l’objectif premier des règles multilatérales applicables aux pays du Sud, règles dans lesquelles le commerce servirait ces objectifs de développement.

Les échanges commerciaux peuvent jouer un rôle majeur dans l’alimentation des dynamiques de développement économique, mais le lien positif entre ouverture commerciale-croissance-réduction de la pauvreté n’est en aucun cas automatique. Un certain nombre de conditions politiques et sociales sont requises pour que le développement du commerce aboutisse à la réduction durable des inégalités, en particulier :

· La nécessité d’une demande interne, qui seule peut alimenter la production et la création d’emplois, en accordant une attention particulière à la satisfaction des besoins internes, et donc à la structuration et la protection de marchés locaux et régionaux ;

· Des politiques sociales permettant un accès général aux services essentiels et une redistribution des revenus ;

· Une ouverture internationale contrôlée pour maîtriser les effets pervers des prix cassés des importations du Nord et pour se prémunir contre les fluctuations des cours des produits d’exportation. Cela passe par la déconnexion au moins momentanée des économies nationales par rapport au système international de fixation des prix ;

· Le rôle primordial d’un Etat actif dans l’économie et démocratique dans son fonctionnement, qui appellera souvent la réforme politique et la réorganisation territoriale (décentralisation) des Etats ;

· La construction d’accords régionaux permettant aux plus petits Etats d’atteindre la masse critique pour peser dans la gouvernance mondiale et se protéger des effets négatifs de la mondialisation financière et commerciale.





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Les questions commerciales sont d’une grande actualité pour la plupart des mouvements sociaux et citoyens. C’est la bataille contre l’OMC, à Seattle en 1999, qui a porté le mouvement altermondialiste et ses alliances nouvelles sur les fonds baptismaux.

L’AITEC aborde la problématique « Commerce et développement » à travers plusieurs axes : les impasses de la gouvernance commerciale multilatérale actuelle (OMC et accords régionaux), la question du commerce des services et l’AGCS, l’analyse et la promotion de politiques et de pratiques commerciales alternatives au libre-échange.

Une partie de ce travail s’opère collectivement : l’AITEC a notamment animé la campagne « OMC : 10 ans ça suffit » et le collectif de travail qui en résulte.

Elle est également membre observateur de la Commission Agriculture et Alimentation de Coordination SUD et membre actif du réseau européen Seattle to Brussels.

L’AITEC participe à la structuration du Réseau européen des services publics pour tous, qui est engagé dans la critique de l’agenda européen de compétitivité fondé sur la stratégie de Lisbonne.

L’AITEC a aussi été présent lors des rencontres européennes du Réseau des collectivités locales hors AGCS, qui s’oppose à l’irruption de la libéralisation dans le champ de compétences communales, et qui s’oriente vers l’échange et la promotion d’expériences de gestion municipale non-concurrentielles et garantissant les droits économiques sociaux, culturels et environnementaux (DESCE) de tous

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