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Communiqué de presse IPAM - Veni, Vidi, VINCI ? Réoccupons Notre-Dame-des-Landes !

Publié par IPAM, le 21 novembre 2012.

Droit au logement et droit à la villeMouvement social et citoyen



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Communiqué de presse – IPAM - Jeudi 8 novembre 2012

Alors que s’intensifient les affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont donné l’assaut le 30 octobre pour expulser les derniers habitants de la ZAD, zone où doit être construit le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la résistance ne faiblit pas, bien au contraire. En ce moment et comme depuis plus de 40 ans, des milliers de personnes, issues de lieux, de luttes et de cultures diverses, se rassemblent autour de l’opposition à ce projet, dont plusieurs études indépendantes ont montré l’aberration économique, sociale et environnementale [1]. A court d’argument contre la pression de plus en plus importante des opposants contre ce « Grand projet inutile et imposé » (GPII), les autorités locales et nationales n’ont d’autre réponse que l’imposition de ce projet par une véritable démonstration de force, non sans rappeler les méthodes utilisées contre les manifestants s’opposant à l’extension militaire sur le plateau du Larzac.

Que dire de cette situation où tout dialogue avec une population unie, organisée et fermement opposée au projet semble exclu par les autorités locales ? A fortiori lorsqu’il s’agit d’un projet longtemps porté par notre actuel premier ministre et son parti politique ? Il semble alors clair qu’il s’agit avant tout de défendre les intérêts du capital financier, et dans ce cas ceux du groupe sociétaire Vinci qui s’est vu confier – sous forme de partenariat public/privé - la construction et le monopole de la concession pour 55 ans, au détriment de la démocratie et des conséquences sociales, économiques et environnementales dramatiques de ce projet : accaparement de 2000 ha de terres agricoles bocagères, destruction d’une zone humide (pourtant sous haute vigilance du PNUE qui déplore la destruction de 50 % des zones humides dans le monde en un siècle), augmentation des impôts locaux et détournement des dépenses sociales au profit du financement public de ce projet (plus de 360 millions d’investissement publics engloutis dans ce projet), nuisance sonore et augmentation des gaz à effet de serre,...

Ce projet n’est pas seulement scandaleux par la politique de force brutale contre ceux qui s’y opposent. Il est aussi révélateur d’un projet et d’une politique qui sont totalement contestables : l’économie des Grands projets, au service d’une économie de rente et de privilèges. Les « Grands projets inutiles et imposés » (GPII) relèvent tous de la même logique : l’utilisation des capitaux disponibles du fait des profits de plus en plus importants. L’investissement est justifié par la marchandisation qui est supposée résumer l’usage sans autre considération de l’utilité sociale et des conséquences. Les Grands projets se suffisent à eux-mêmes et leurs justifications sont d’abord financières. Ils doivent d’autant plus être imposés qu’ils sont inutiles, que leur utilité n’apparaît pas déterminante pour ceux qui en subissent les conséquences. Ils participent dans leur conception et dans leur mise en œuvre des méthodes qui ont fait leurs preuves dans les différents projets de colonisation. Il s’agit du principe de la « terre vierge » nécessaire aux Grand projets, c’est-à-dire d’une situation pour laquelle il n’y a pas de droits acquis, pas de droits des occupants. Cette pratique de la table rase génère un sentiment d’insécurité et pousse à la militarisation de la production et de la société.

Face à la répression violente exercée par les autorités locales et le gouvernement pour faire taire les opposant-e-s à ce projet et plus largement à tous les GPII, le réseau IPAM

  • Condamne fermement les expulsions sur la zone d’occupation (ZAD) par les forces de l’ordre et la violence policière totalement injustifiée
  • Dénonce l’acharnement du gouvernement à défendre un projet dont l’inutilité publique n’est plus à démontrer mais servant d’abord les intérêts financiers de la multinationale française, VINCI
  • Soutient et appelle à rejoindre toutes les initiatives de solidarité avec les opposant-e-s au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes [2], dont le rassemblement à Paris qui se tiendra le samedi 10 novembre à 14h à Belleville
  • Appelle à rejoindre la manifestation de réoccupation de la ZAD qui se tiendra le samedi 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes [3]

Contacts presse :
Juliette ROUSSEAU - jmhrousseau[@]gmail.com
Fanny SIMON – fannys.aitec[@]reseau-ipam.org - 01.43.71.22.22



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