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Vers la COP 22 : Renforcer nos liens avec les mouvements maghrébins pour une justice climatique

Publié par AITEC, le 6 octobre 2016.

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Vers la COP 22 : Renforcer nos liens avec les mouvements maghrébins pour une justice climatique

Rencontre organisée le 3 octobre 2016 par l’AITEC

avec Inès Djouhri 
Noura Elouardi 
Zoé Vernin 

Le Maroc accueille en novembre la prochaine conférence internationale sur les changements climatiques. L’objectif de la COP22 est de rendre opérationnel les engagements pris par les États dans le cadre de la COP21. Pour les mouvements sociaux sur le climat, il s’agit donc de transformer l’essai.

L’adaptation face aux changements climatiques est un enjeu majeur pour le Maghreb. La région est une des plus vulnérable au monde : d’après une étude parue dans la revue Nature, c’est la région du monde, où la diminution de la ressource en eau va être la plus importante, dans une région où le stress hydrique et la désertification sont déjà préoccupants. Cette tendance n’est pas seulement un changement pour les écosystèmes. C’est aussi un risque qui impacte particulièrement les populations les plus défavorisées : les agriculteurs paysans dont la diminution des ressources en eau fragilise directement la production, les foyers les plus pauvres dont les habitations sont moins résistantes aux fortes températures ou aux catastrophes naturelles, les populations résidant à proximité d’industries polluantes et n’ayant pas la possibilité de s’installer plus loin.

Ces difficultés qui s’inscrivent très concrètement dans les quotidiens sont dus à l’émission des gaz à effet de serre causée par les pays industrialisés. Là encore, l’injustice est frappante : l’Afrique est la région qui sera la plus affectée par les conséquences du changement climatique, alors même qu’elle ne produit que 3,3% des émissions de GES dans le monde.

Vu de l’extérieur, l’enjeu de la justice climatique paraît donc incontournable pour les pays du Maghreb. Et en effet des voix se lèvent pour revendiquer un juste dédommagement des risques encourus en fonction des responsabilités historiques des pays industrialisés. Mais au Maghreb, le mouvement pour la justice climatique est encore naissant. Il s’inscrit dans le paysage des mouvements sociaux maghrébins, comme nous allons le montrer en présentant les cas du Maroc et de la Tunisie.

En particulier, l’enjeu de la justice climatique au Maghreb est une revendication d’une justice entre le Nord et le Sud, mais aussi pour plus de justice sociale et environnementale dans les choix économiques effectués par les pays du Maghreb.

La spécificité de la lutte pour la justice climatique au Maghreb

Injustice Nord Sud tout d’abord parce qu’au Maghreb, comme partout dans le monde, les ressources naturelles sont extraites et vendues à l’état brut sur le marché mondial à un prix sur lequel les pays n’ont pas de marge de négociation. En résulte l’exportation de ressources à des prix très bas et n’entraînant pas de développement économique ou la naissance de nouvelles industries. Pour les populations locales cela signifie un travail d’extraction, mais pas d’emploi lié à la transformation, à la conception, à la vente de biens de consommation. Cela signifie aussi que la valeur ajoutée quitte le pays et ne peut donc pas permettre la mise en place de politiques publiques nationales pour améliorer les conditions de vie, de santé, d’éducation. Les inégalités persistent, dans cette situation de sous-développement.

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