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Nouvelle étude : « LafargeHolcim au Cameroun 1# : Djoungo sous la poussière d’une multinationale »

Publié par AITEC, le 18 octobre 2017.

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Nouvelle étude : «  LafargeHolcim au Cameroun 1# : Djoungo sous la poussière d’une multinationale »


Le 18 octobre 2016

Alors que la semaine prochaine les États entameront à Genève des négociations historiques au sein de l’ONU [1] pour l’élaboration d’un traité contraignant relatif aux violations des droits humains par les entreprises multinationales [2], l’Aitec publie une nouvelle étude, « LafargeHolcim au Cameroun : 1# Djoungo sous la poussière d’un multinationale ». Premier chapitre d’une enquête complète sur Cimencam, filiale camerounaise du géant cimentier franco-suisse, cette étude rappelle par les faits le besoin impérieux d’accélérer les efforts de régulation des multinationales, autant sur le plan national qu’international.

L’Aitec s’est intéressée à l’impact de la multinationale sur l’environnement et les riverains à Djoungo, dans l’ouest du Cameroun, où elle exploite une carrière de pouzzolane, un intrant du ciment. L’entreprise ne respecte pas les normes environnementales, et dépasse le niveau autorisé des émissions de poussières (concentration de poussière en moyenne sept fois plus élevée que le minimum autorisé). Elle montre en outre la plus grande négligence à l’égard des normes de sécurité du transport et de suivi de la qualité de l’air et met directement la santé des habitants en danger (infections respiratoires telles que la broncho-pneumonie, la bronchite, la pneumonie, ainsi que la grippe). Cimencam brille évidemment par son opacité et aggrave ainsi ces dangers. 
Or face à la négligence de l’entreprise, les cadres légaux sont totalement insuffisants pour neutraliser ces risques, et garantir des dommages aux populations lorsque le mal est fait.

La loi française sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, promulguée en mars 2017, représente une avancée dans la lutte contre l’impunité des multinationales, et aurait pu être un outil précieux pour limiter les dommages causés par LafargeHolcim au Cameroun. Cependant, suite à la fusion de Lafarge avec Holcim en 2015, Cimencam appartient désormais à un groupe suisse, et non plus français. La loi ne pourra donc s’appliquer, bien que Lafarge ait été la maison mère responsable des actions de Cimencam ces dernières décennies.

Pour Lala Hakuma Dadci, auteure du rapport, « la transformation continue des multinationales, dont la structure et l’identité des directeurs fluctuent au rythme des fusions et rachats, empêche souvent de définir les responsabilités. Ce phénomène exige une réponse globale à l’impunité. »

La reconnaissance de la responsabilité des groupes transnationaux, au-delà du cas spécifique de LafargeHolcim, nécessite que les États, hôtes ou d’origine, soutiennent le développement d’un droit international ambitieux.

Aujourd’hui, si l’Union européenne, dont la France, semble disposée à participer aux réunions du groupe de travail de l’ONU, elle est encore loin d’adopter une position constructive encourageant la création d’un traité contraignant efficace. Alors que la prochaine réunion du groupe de travail, qui aura lieu à Genève la semaine prochaine, marquera une étape cruciale du processus, il est temps que la France affiche sa volonté de progresser dans la défense des droits humains sur le plan international.

Avec plusieurs partenaires, l’Aitec a lancé une action de mobilisation en ligne pour demander au gouvernement de soutenir le traité ONU.

Contact presse :
Lala Hakuma DADCI – Coordinatrice de l’Aitec
01 43 71 22 22 – lala-hakuma.aitec (a) reseau-ipam .org

Cette étude a été réalisée avec le soutien financier
de la Commission européenne. Son contenu
ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant
les positions de l’Union européenne.


[2Voir « Vers un traité contraignant de l’ONU pour les multinationales et droits humains », Aitec, 3/10/2017 http://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1637

Documents à télécharger

  LafargeHolcim au Cameroun 1# : Djoungo sous la poussière d’une multinationale


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