Communiqué - Soutien aux occupantes et occupants au 19 rue du Croissant - Non aux expulsions sans relogement !

Réquisitionné depuis le 2 janvier dernier par Droit Au Logement, ce bâtiment vide de 2500m2 situé dans le 2ème arrondissement de Paris appartient au groupe hôtelier multinational « CitizenM », lui-même domicilié à Singapour et détenu en partie par un fonds de pension.

A une semaine de la fin de la trêve hivernale et alors que la crise Covid a rappelé les réalités du mal-logement et mis en lumière les manques et les défauts de l’offre de logements en France, la décision du jugement notifié hier aux avocats est cynique et d’une extrême dureté : elle demande l’expulsion des 70 personnes (dont 30 enfants) y compris pour les familles ayant été reconnues prioritaires au titre du DALO !

Plus cynique encore, cette condamnation prévoit le versement de très lourdes indemnités - environ 3 000€ par ménage soit près de 100 000 € en tout ! - par des familles sans logement à un groupe financier et immobilier de luxe ! Leur faute ? s’être mis à l’abris, eux et leurs enfants, dans un bâtiment vide ….
Nous dénonçons également la pression exercée sur l’association DAL – elle aussi visée par l’indemnité jusqu’au départ du dernier occupant - un délit de solidarité inacceptable.

Enfin, il nous semble fondamental de rappeler que les capitaux des fonds de pension investis massivement dans l’immobilier via des « subprimes » sont à l’origine de la crise économique mondiale de 2008 qui a conduit à l’expulsion de leur logement plus de 500 000 familles en Espagne et à 13 millions d’expulsions aux Etats-Unis.
L’Aitec dénonce ce modèle économique mortifère qui spécule sur le logement, c’est à dire sur la vie, qui nous expulse de nos villes, ce modèle où quelques-uns accumulent en nous dépossédant....

L’Aitec soutient les familles expulsées de la rue du Croissant et les militantes et militants du DAL et demande le relogement de toutes les familles.