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Accord UE-Mercosur : après avoir dit Non à Paris, la France doit le bloquer à Bruxelles

Publié par Collectif Stop CETA-Mercosur, le 18 septembre 2020.

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A l’occasion de la remise du rapport de la commission d’évaluation de l’accord de libéralisation du commerce entre l’UE et les pays du Mercosur, le gouvernement a indiqué rester « opposé au projet actuel », en pointant le problème « majeur » de la déforestation et en formulant trois « exigences » pour poursuivre le processus de finalisation et de ratification de cet accord.

Pour le collectif Stop CETA/Mercosur, s’opposer verbalement depuis Paris à un accord si problématique n’est pas suffisant. Il est temps qu’Emmanuel Macron fasse enfin à Bruxelles ce qu’il affirme à Paris : pour « stopper net » cet accord, encore faut-il trouver des alliés et construire une minorité de blocage qui garantisse qu’un tel accord soit abandonné lors du prochain Conseil européen. Le seul « Non » de la France pourrait ne pas être suffisant.

  • Pour Maxime Combes, porte-parole d’Attac France et en charge des enjeux commerce/relocalisation à l’Aitec, « se dire opposé au projet actuel, depuis Paris, ne suffit pas à fermer définitivement la porte au projet d’accord entre l’UE et le Mercosur et il est regrettable de constater que le gouvernement ne s’engage pas à tout mettre en oeuvre pour bloquer cet accord à Bruxelles : est-il prêt à l’accepter avec quelques modifications cosmétiques comme pour le CETA ? ».
  • Pour Nicolas Roux, porte-parole des Amis de la Terre, « il est inquiétant de voir le gouvernement laisser entendre qu’il pourrait accepter un projet d’accord légèrement modifié : les trois exigences évoquées par le gouvernement sont largement insuffisantes car elles ne couvrent pas des enjeux majeurs tels que l’impact de l’accord sur l’emploi, les normes sociales, les services publics, la biodiversité, les droits humains, les libertés publiques ».
  • Pour Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, « les accords de libre-échange accélèrent la guerre mondiale sur les prix agricoles avec un dumping social et écologique catastrophique pour la planète et les paysan.ne.s du monde. L’accord entre l’UE et le Mercosur empêche la relocalisation de notre système agricole et alimentaire que tout le monde réclame aujourd’hui suite à la pandémie de Covid-19. Il est urgent de stopper cet accord ».
  • Pour Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France, « le CETA et le Mercosur présentent les mêmes dangers : bloquer toutes les mesures qui pourraient mieux protéger les citoyens, la santé, l’environnement, car elles sont vues comme des barrières au commerce, et donner encore plus de droits aux multinationales et à leurs lobbies. C’est d’un autre âge. E.Macron doit enfin tenir parole et arrêter le Mercosur, comme le CETA ».

Pour aller plus loin :

[1] Lettre ouverte (29 juin 2020) : 265 organisations appellent l’UE et les États-membres à rejeter l’Accord UE-Mercosur
[2] Sondage YouGov (sumofus.org/eu-mercosur-poll) - Plus de 3 sondés sur 4 contre l’accord UE-Mercosur ! Qu’attend Emmanuel Macron ?
[3] Tribune collective : A Bruxelles comme à Paris, endiguer le virus du libre-échange
[4] Accord UE-Mercosur : les députés hollandais disent « Non » mais rien n’est joué
[5] le rapport complet de Powershift « Analysis of the agreement between the European Union and the Mercosur »
[6] un rapport de l’ONG Grain L’accord commercial UE-Mercosur va intensifier la crise climatique due à l’agriculture
[7] une brochure des Amis de la Terre Europe Le coût réel de l’accord commercial UE-Mercosur



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