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Charte européenne pour le droit à l’habiter et la lutte contre l’exclusion - 1998

Publié par , le 9 mars 1998.

L’AITEC a travaillé sur le logement des plus démunis en Europe, et en a tiré une déclaration "le logement, un droit pour tous ".

En 1998, un travail d’élaboration d’une Charte européenne pour le droit à l’habiter et la lutte contre l’exclusion a été mené, en réseau avec HIC Europe.

Ce travail s’est poursuivi en 2000. L’AITEC a formellement adhéré au réseau HIC, avec pour objectif de participer plus concrètement à l’élaboration des projets d’avenir sur le droit à l’Habitat.

Dans le cadre de ce travail, et en lien avec la préparation des Somments internationaux sur la question du droit à l’Habitat et à la ville, l’AITEC a organisé, en partenariat avec HIC, la FAPIL et le DAL, les Rencontres européennes pour le Droit à l’Habitat, les 25 et 26 septembre 2000.





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NOS CONVICTIONS

1. Nous défendons le droit de tous au logement. C’est un droit fondamental de l’homme. Ce n’est pas seulement le droit à un toit. C’est un droit à la dignité et à la citoyenneté.

2. Nous voulons une Europe solidaire et pas seulement un grand marché unifié. Nous n’acceptons pas que dans une Europe prospère une partie de la population n’ait pas ce droit au logement.

3. Nous pensons que l’exclusion sociale est un tout. L’exclusion du logement est à la fois cause et conséquence d’une exclusion plus globale, économique sociale et culturelle. Il ne suffit donc pas de fournir un toit. Il faut d’abord lutter contre ce qui engendre l’exclusion, ensuite considérer que la réinsertion sociale est le résultat d’un processus global dont le logement n’est qu’une partie.

4. Nous avons la conviction qu’il faut, pour lutter contre l’exclusion partir des exclus eux-mêmes, les aider à prendre conscience de leur identité et de leurs capacités, leur permettre de renforcer leurs liens sociaux et de prendre une part active à la solution de leurs problèmes.

5. Nous pensons en conséquence que des politiques généralisées d’assistance sociale, morcelées de surcroît en assistance sectorielle, risquent d’enfermer les exclus dans un statut d’assisté, donc dans leur propre exclusion. Nous dénonçons la participation en trompe l’œil qui consiste à solliciter l’adhésion des intéressés à des solutions inventées pour eux et à leur place.

6. Nous constatons que le libre jeu du marché immobilier exclurait une part importante de la population de l’accès à un logement décent. A l’inverse, il ne suffit pas de fabriquer des logements dits « sociaux » pour lutter efficacement contre l’exclusion. Le mode de gestion de l’aide publique, l’attitude des gestionnaires, l’aptitude à reconnaître la diversité des besoins et des aspirations, les espaces d’initiatives et d’autonomie qui sont laissés aux habitants sont aussi importants que le montant de l’aide publique allouée au logement des plus pauvres.

7. Nous ne croyons pas aux solutions universelles, décrétées d’en haut, qui oublieraient la diversité des contextes géographiques et culturels des situations d’exclusion.

8. Les exclus sont aussi privés de la parole. Nous avons conscience du risque de prendre la parole à leur place et sommes résolus à promouvoir l’échange d’expériences entre les exclus eux-mêmes.

9. Nous pensons que la liberté de circulation et d’établissement en Europe va conduire à une certaine harmonisation des politiques de logement des Etats membres et nous voulons veiller à ce que cette harmonisation prennent en compte les acquis des uns et des autres en matière de lutte contre l’exclusion.

10. Nous sommes convaincus qu’il y a aussi beaucoup à apprendre, en matière de lutte contre l’exclusion de pays non européens et notamment de pays du tiers- monde et nous sommes résolus à le faire.

11. Nous pensons que les mesures législatives, juridiques et financières sont importantes pour lutter contre l’exclusion mais qu’elles ne suffisent pas et qu’il importe plus encore de faire évoluer les représentations, les préjugés et les savoir- faire de ceux qui sont aux prises avec la réalité quotidienne de l’exclusion et de promouvoir des pratiques nouvelles.

12. Nous considérons que le logement est une des manifestations les plus importantes de l’exclusion sociale, qu’il est indispensable qu’une concertation de tous les gouvernements de la Communauté s’instaure de façon permanente, pour relier les politiques nationales en matière de logement avec les politiques communautaires en matière sociale et économique.

NOS OBJECTIFS

1. Promouvoir ensemble un authentique droit au logement en Europe et le développement de pratiques contre l’exclusion qui soient conformes à nos convictions communes.

2. Etre un espace de réflexion, de confrontation et de débat pour inventer et populariser de telles pratiques.

3. Développer un réseau décentralisé d’échange d’expériences et de formation mutuelle.

4. Elaborer, par la mise en commun de nos expériences, une plate-forme de propositions ; la populariser et la défendre devant toutes les instances qui nous paraîtront pertinentes.

5. Constituer ensemble une capacité d’évaluation des politiques publiques du logement et une force de proposition tant vis-à-vis des pays de la CEE que vis-à-vis des nouveaux gouvernements d’Europe de l’Est.