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Stopper les négociations de l’accord de libre-échange entre la Corée du Sud et l’Union européenne

Publié par , le 13 juillet 2007.

Communiqué de l’Alliance coréenne contre les Accords de libre-échange





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Le 16 juillet 2007

The Korean Alliance against the Korea-EU FTA

The Korean Alliance against the Korea-U.S. FTA

Avec le soutien de l’AITEC

Actuellement, les Etats Unis et l’Union européenne poursuivent leur politique commerciale aggressive en poussant la conclusion d’accords bilatéraux de libre-échange.

Comme l’explique le document de stratégie européenne “Global Europe : Competing in the World" sorti en octobre 2006, les accords de libre-échange (ALE) promus par l’UE sont des accords guidés par la recherche de compétitivité et cherchent à élargir le champ des accords de l’OMC.
En particulier, ils visent une libéralisation maximale des services et des investissements. L’Union européenne insiste sur le fait que les Etats qui concluent un ALE avec elle doivent au moins libéraliser au niveau de l’UE.
L’ALE entre l’Union européenne et la Corée du Sud s’intègre dans ce raisonnement. Le second round de négociation entre eux commence aujourd’hui à Bruxelles et durera jusqu’au 20 juillet. Tous les secteurs devraient être concernés par les négociations. L’ALE Corée-UE couvre un champ aussi large que l’ALE avec les USA, et ses effets seront tout simplement catastrophiques.
D’abord parce que la Corée du Sud et l’Union européenne présentent des situations économiques et commerciales très différentes, cet accord présente les mêmes risques que son précédent USA-Corée. L’économie européenne est plus importante que l’économie américaine, et présente des puissances industrielles comme l’Allemagne et des Etats de faible valeur ajoutée industrielle comme les pays d’Europe de l’est. Elle est également très puissante dans le domaine des services.
L’impact industriel sur la Corée sera vraisemblablement immense. Quand les tarifications industrielles seront éliminés ou réduits, cette baisse entraînera forcément des pertes d’emploi.
De plus, dans la mesure où la production agricole européenne et ses exportations vers la Corée sont importantes, l’impact sur l’agriculture et les paysans sud-coréens seront majeurs. En 2005, l’agriculture européenne est devenue la plus importante du monde. Ses exportations représentent 9.9 % des exportations agricoles mondiales, contre 9.7 % pour les USA, 4.8 % pour le Canada, 4.1 % pour le Brésil et 3.4 % pour la Chine. Les importations agricoles coréennes depuis l’UE équivalaient à 1.3 $Mds en 2005, ou 13.3 % de l’ensemble des importations agricoles coréennes. L’ALE Corée-UE augmentera encore ces importations vers la Corée.

Lors des négociations de Doha, l’UE a demandé l’ouverture des marchés de distribution d’eau et de traitement des eaux usées. Les négociations actuelles font achopper sur ce point. Il existe un danger majeur de privatisation des services de l’eau.
De plus, l’UE a demandé que l’accord comprenne une disposition permettant des poursuites auprès des tribunaux nationaux lorsque les obligations concernant par exemple la propriété intellectuelle pharmaceutique ne seraient pas respectées. L’UE fait donc des demandes qui élargissent la protection dans ce champ, ou encore dans le champ des marchés publics. Les négociations UE-Corée représentant à ce titre une menace pour les services publics.
En 2005, l’UE a dépassé les USA concernant le montant de ses investissements en Corée. Actuellement, ils représentant plus de 30 % des IDE opérés en Corée, et sont concentrés dans les industries de service, sous la forme de fusions et acquisitions. Dans la mesure où l’ALE entre l’UE et la Corée prévoit l’ouverture des marchés financiers, il existe un risque d’accroissement. En comparaison, les investissements coréens dans l’UE concernent majoritairement la construction et le secteur des infrastructures dans les nouveaux pays membres. En d’autres termes, les investissements coréens en Europe auront pour conséquence la réduction de la production et de l’emploi en Corée.

Il est clair que l’ALE entre l’UE et la Corée est conçu pour maximiser les profits d’une petite minorité de grosses entreprises transnationales et d’investisseurs. Il n’est aucunement adapté aux besoins et aux attentes de la majorité des populations.
La violence des impacts de l’ALE entre les USA et la Corée, dont une polarisation sociale accrue, une plus grande précarisation de l’emploi, va encore s’accroître.
La nature anti-sociale de la politique commerciale de l’Union européenne se déploie dans d’autres régions : en Amérique latine, dans les pays de l’ASEAN, dans les pays ACP ou en Inde, partout où l’UE poursuit sa politique d’ALE, les populations luttent pour stopper les négociations avec elle.

C’est pourquoi les demandes portées par l’Alliance coréenne contre l’ALE UE-Corée prennent une dimension universelle :
 Abolir l’ALE entre la Corée et les USA et stopper les négociation avec l’UE
 Mettre un terme à la politique des ALE et renforcer les services publics essentiels