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Mondialisation des marchandises et marchandisation du monde

Publié par , le 23 juin 2008.

Commerce et développement Economie



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Avec le concours de l’AFD, de l’AITEC et de CERNEA, l’ouvrage « MONDIALISATION DES MARCHANDISES ET MARCHANDISATION DU MONDE (Matériau de pensée économique pour le nouveau siècle) » vient d’être publié par PUBLISUD. Voici enfin réalisée l’excellente idée de l’ouvrage rassemblant l’essentiel du cheminement acharné de Marc CHERVEL qui s’est battu pour mettre la pensée économique au service du développement, et ce faisant, la remettre sur ses pieds. Le débat discret de l’AITEC sur la question a beaucoup puisé dans ce travail, avec la participation patiente de Marc, jusqu’au dernier moment (voir en particulier le dernier Cahier Voltaire sur Commerce et Développement).

La tâche n’a jamais été aisée pour lui. Puisée dans la pratique de la coopération il y a plus de cinquante ans, la méthode des effets dont il est question dans l’ouvrage a d’emblée croisé et contré la pensée dominante des organisations internationales, bien avant que nous parlions de néolibéralisme et alors qu’il était pertinemment question de guerre froide. Les phases hier et aujourd’hui sont différentes, mais nous sommes dans le même cycle. Voilà pourquoi cette méthode a toujours été d’actualité et qu’elle le demeure, comme dit le titre, en ce début de siècle bien mal engagé.

Qu’on ne s’y trompe pas ; il ne s’agit ni d’un ouvrage de calcul économique de plus, ne devant pas dépasser les joutes entre initiés, ni comme on l’a souvent laissé dire, d’un simple manuel pratique de vulgarisation destiné aux fonctionnaires. Marc Chervel est de longue date convaincu de proposer dans la méthode des effets un instrument scientifique de politique économique au service de véritables projets de sociétés.

Il est en rupture avec l’abstraction dogmatique du paradigme du marché et des « prix de référence » chers aux néoclassiques. Il ne se suffit pas de l’hypocrisie des coûts sociaux de la gauche libérale, qui ne parle d’efficacité que parce qu’elle ne veut pas sortir du paradigme,

Il est question à l’inverse dans la démarche par les effets de changement de paradigme qui donne du sens à l’économique, l’ancre dans le réel, le rend attrayant et le met au service de la volonté politique d’émancipation qui s’exprime dans les décisions publiques reflétant effectivement l’intérêt général. Les salaires, la fiscalité et les budgets de solidarité ne sont plus des variables d’ajustement par le bas au profit de l’accumulation financière, ils sont des avantages pour la collectivité nationale et les échanges mondiaux, le poids du pouvoir de l’argent étant ramené à sa juste mesure. Les problèmes posés par le calcul économique public ne sont pas d’ordre technique, mais politique.

Marc CHERVEL n’a pas éprouvé dans sa vie le besoin de frayer avec le néolibéralisme, ses simplifications sur les « dysfonctionnements, son équilibre abstrait, ses prix soit disant « fictifs » mais qui arrangent bien le seul profit. Ces mystifications ont provoqué d’immenses dommages, ont transformé l’économie en domaine réservé, l’ont rendu mystérieuse et confidentielle, arbitrée par les seuls rapports de force, camouflés en expertise savante, Ils ont évacué le débat politique et social et bloqué la pensée et le discernement. Au moment où le tatchérisme, malgré la propagande et en dépit des résistances académiques rentières, s’essouffle dans des tentatives catastrophiques de conservation, l’ouvrage apporte à la génération qui prend le relais de l’énergie pour espérer et aller dans la bonne direction. L’ouvrage arrive à un bon moment.

NB : L’ouvrage est disponible à l’Aitec.



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