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Dette et financement du développement

Publié par , le 18 octobre 2006.

La prise de conscience du problème de la dette des pays pauvres a sans aucun doute déclenché le mouvement international de critique et de mobilisation de la société civile internationale sur les questions relatives au financement du développement des pays du Sud, qui nourrissent aujourd’hui des travaux et des initiatives citoyennes dans tous les pays, au Nord comme au Sud.

En dépit des diverses initiatives internationales agencées par le G8 ou les Insitutions financières internationales (IFI) pour résoudre la crise internationale de la dette, l’endettement public reste, dans de nombreux pays et en particulier africains, une lourde hypothèque sur la capacité de financement du développement et des services essentiels.

Le maintien d’un fardeau insupportable relève sans doute d’une économie politique de l’exploitation dont les racines historiques plongent dans la colonisation ; il renvoie tout autant au fonctionnement du système financier international, au triomphe des logiques spéculatives dans un environnement caractérisé par l’absence d’instances régulatrices légitimes et efficaces.

Depuis la fin des années 80, les mouvements citoyens ont démontré que le règlement du problème de la dette procède largement de la volonté politique des bailleurs bilatéraux et des IFI que de blocages techniques ou justifiés par la rationalité financière.

La question de la dette est aujourd’hui une affaire de droit international : illégitime et/ou odieuse, une grande partie des stocks de créances de pays lourdement endettés pourraient tomber sous le coup de la jurisprudence existante et justifier une annulation des contrats, soit qu’ils procèdent de régimes illégitimes soit qu’ils aient servi des intérêts particuliers et non le développement et l’intérêt collectif.

Toutefois la question du financement du développement se pose au-delà de l’endettement ; elle concerne en effet des territoires où l’épargne interne est très faible, les marchés locaux peu développés, la capacité d’emprunt minime et le potentiel fiscal réduit à peu par la pauvreté, les libéralisations et la fuite des capitaux… et surtout où l’économie de rente, contrôlée par les multinationales occidentales, représente la voie la plus fréquente de valorisation des ressources locales.

Une meilleure canalisation et utilisation de l’aide internationale au développement mais surtout la recherche d’outils internationaux de redistribution (taxes globales par exemple), le combat contre les paradis fiscaux et la réflexion sur le renforcement des fiscalités locales et nationales, l’ingénierie financière à l’échelle locale ou encore la création des conditions politiques et sociales du développement économique… constituent autant de voies à explorer pour assurer le financement du développement durable et équitable.





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Dès les années 80, l’AITEC s’est engagé dans le combat pour l’annulation de la dette des pays pauvres et la recherche de voies alternatives de financement du développement qui valorisent les ressources et les compétences locales sur une base endogène et dans un contexte de contrôle de l’ouverture au marché international.

Sur la question de la dette, l’AITEC est membre actif de la Plate-forme Dette et développement, créée en 2000. Elle collabore aussi très régulièrement aux activités du CADTM international.

Sur le financement du développement, l’AITEC est engagé dans la Commission APD et le Réseau IFI, mais aussi dans Attac pour la promotion de taxes globales. Dans ce contexte, il s’agit avant tout de contribuer à l’expertise collective, d’alimenter l’élaboration politique et pédagogique conçue par les associations de solidarité internationale engagées dans des actions de plaidoyer ou d’éducation populaire.

L’AITEC travaille également au sein du Partenariat pour le développement municipal (PDM) sur le financement du développement à l’échelle des collectivités locales africaines.

La fabrication de l’expertise de l’AITEC s’appuie sur l’organisation régulière de séminaires, journées d’étude, d’analyses et de publications.

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