AITEC à l’Université d’Été des Mouvements Sociaux : retour sur 4 jours d’échanges !
Publié par AITEC, le 11 septembre 2023.
"Cette troisième édition de l’Université d’Été des mouvements sociaux et des solidarités s’est tenue à Bobigny du 23 au 27 août dans une ambiance chaleureuse et conviviale : 152 ateliers, modules, plénières et 50 activités culturelles ont regroupé 2000 participant·es !"

Les membres de l’AITEC étaient présent·e·s, cette année encore, pour participer à ces 4 journées d’échanges proposées par l’Université d’Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités. Retour sur ces 3 ateliers co-portés avec le DAL, Médecins du Monde, Pas Sans Nous et Next Planning et la Coalition Européenne d’action pour le droit au logement et à la ville.
- Mayotte : l’opération Wuambushu en question
Intervenant·e·s : Médecins du Monde, AITEC
Cet atelier animé par André (AITEC), résidant actuellement à Mayotte, a d’abord permis un état des lieux du contexte mahorais. Il était important de rappeler le contexte historique de l’île, de ses liens avec la métropole, etc. Un bilan de l’opération Wuambushu a également été dressé après avoir rappelé ses enjeux et ses "objectifs". Des précisions ont été apportées concernant l’état du droit au logement, notamment à propos des "décasages", mais aussi concernant le système de santé, grâce aux interventions de Delphine (Médecins du Monde). Les échanges avec les participant·e·s ont permis d’aborder plus en profondeur certains sujet comme la culture et l’identité (mahoraise, comorienne...), le caractère dérogatoire du droit des étrangers à Mayotte, les entraves aux mobilisations, etc.
- Résistances à la financiarisation et marchandisation du logement en France et en Europe : Contre le MIPIM
Intervenant·e·s : Coalition Européenne d’Action pour le droit au logement et à la ville, AITEC, DAL
Comme l’a expliqué l’AITEC en introduction de cet atelier, la financiarisation du logement a profondément reconfiguré l’économie mondiale ces dernières décennies, avec des impacts de plus en plus concrets sur nos villes, notamment. Eva, facilitatrice de la Coalition Européenne d’action pour le droit au logement et à la ville a ensuite présenté 2 exemples de villes affectées de manière différentes par cette marchandisation : Berlin et Athènes. Cet état des lieux a permis de mettre en évidence les différents marchés impactés (locatif, de l’accès à la propriété...), les différentes formes de résistances, les différents rôles joués par les fonds d’investissements...
Cet atelier a également permis une présentation du MIPIM (Marché International des Professionnels de l’Immobilier), de ses responsabilités dans la financiarisation et la marchandisation du logement en France et en Europe ainsi que des actions de contestations qui ont déjà été menées, notamment par le DAL.
Les échanges avec les participant·e·s ont également permis d’aborder de nombreux sujets en lien comme le développement d’Airbnb, la gentrification, la difficulté d’accès au logement social, l’explosion des loyers, le changement de cadre économique imposé aux bailleurs sociaux
- Mouvements en lutte pour la justice sociale et climatique dans les quartiers
Intervenant·e·s : Pas Sans Nous, Next Planning, AITEC
Une mise en contexte de Pas Sans Nous a permis de poser les premiers enjeux que cet atelier tenait à soulever : la sur-exposition des personnes les plus précaires aux conséquences de la crise climatique, l’approche individualiste des politiques publiques, le manque de démocratie participative dans les quartiers...
Pas Sans Nous Toulouse a complété cet état des lieux en présentant les spécificités du quartier Bagatelle ainsi que les enjeux auxquels font face les habitant·e·s : logements humides en hiver/surchauffés en été, situation géographique de "quartier filtre" (entre le périphérique et le centre ville), les enjeux de l’alimentation, des espaces verts à défendre, le besoin de décloisonner luttes contre la pauvreté, l’écologie, etc.
L’intervention de NextPlanning a permis de mettre l’accent sur les APU (Ateliers Populaires d’Urbanisme) qui permettent une critique des projets d’aménagements, notamment à la Villeneuve à Grenoble.
Après des temps en groupes plus restreints permettant d’échanger sur les problèmes soulevés ainsi que les alternatives possible, plusieurs conclusions ont été apportées, basées sur les expériences des participant·e·s ainsi que les éléments soulevés pendant leurs échanges.